C’est le moment d’agir pour le vivant et … pour l’herboristerie !

Plantes et Santé – 01/09/2020 – Isabelle Sajet –
C'est le moment d'agir pour le vivant et … pour l’herboristerie !
Agir pour le vivant, telle a été pendant une semaine la thématique sur laquelle ont échangé à Arles des agronomes, des médecins, des herboristes mais aussi des naturalistes, des artistes et des jardiniers. Imaginée par les dirigeants d’Actes Sud, Françoise Nyssen et Jean-Paul Capitani, le festival a été l’occasion d’aborder une question d’actualité : la médecine du vivant au sein de laquelle l’herboristerie pourrait retrouver toute sa place. La présence du sénateur Joël Labbé, à l’origine de la mission pour l’herboristerie, a été l’occasion de faire également un point sur le sujet.
En France, 1 500 espèces médicinales ont été répertoriées. Mais pour parler de l’avenir des plantes médicinales et des métiers de l’herboristerie, Thierry Thévenin, lui-même paysan-herboriste et modérateur de la journée consacrée à la médecine du vivant a pointé d’emblée une contradiction : si la moitié des Français utilisent aujourd’hui les plantes pour se soigner, notre relation avec elles est marquée par la peur. Questionner cette peur, c’est aussi questionner l’encadrement légal de la phytothérapie, les différentes pratiques liées aux plantes médicinales et les acteurs qu’ils soient herboristes, pharmaciens, ou médecins. En tant que pharmacien, professeur de pharmacognosie, Pierre Champy a fait montre d’optimisme, estimant même que de nouvelles dérogations devraient permettre d’allonger la liste des plantes alimentaires et médicinales vendues par les herboristes (actuellement au nombre de 148). « L’agence du médicament est assez ouverte à cela », nous a-t-il appris. Pour lui, les problèmes de sécurité sont avant tout dus à des questions de qualité dans la traçabilité et à des mésusages qu’explique l’insuffisance des mises en garde destinées au consommateur. Il estime donc que le diplôme d’herboriste est nécessaire mais qu’en parallèle il faut mener d’autres combats. Citons les principaux : l’amélioration de la recherche fondamentale sur les plantes, une meilleure formation des médecins à la phytothérapie, et l’accès à une position moins marginale des plantes dans le parcours de soins hospitaliers.
Le problème de la transmission du savoir
À ses côtés, le médecin généraliste expert en phytothérapie depuis 1994, Bruno Dal Gobbo a insisté sur comment l’évolution des risques allait de pair avec l’évolution de la médecine. De la perte des connaissances ancestrales, à la fermeture des herboristeries, puis à celle des préparatoires de pharmacie, c’est l’arrêt de la transmission de ce savoir qui est en cause. « Je ne pense pas que la plante soit dangereuse, mais c’est la manière dont on la pratique, dont on dispense son savoir, dont on va l’utiliser qui l’est », a-t-il avancé. Et d’expliquer qu’en isolant les connaissances, et en cherchant à les renforcer uniquement pour elles-mêmes sans chercher à les partager, les différentes corporations se sont isolées les unes des autres aboutissant au climat de méfiance actuel. « Or sans communication, il devient impossible de transmettre les informations essentielles qui permettent à chacun de prendre sa place » a-t-il souligné. Le problème n’étant pas la dangerosité de la plante en tant que telle, mais la pertinence du conseil qui va justifier que l’on donne telle plante à un patient.
Bientôt une proposition de loi
Enfin, le sénateur écologiste Joël Labbé, (rattaché aujourd’hui au RDSE) est revenu sur son engagement en faveur de l’herboristerie et comment ce combat se poursuit aujourd’hui. À l’origine de l’interdiction des produits phytosanitaires dans les communes (loi Labbé), il a rappelé sa conviction : « Jusqu’à présent, dans ce domaine (les plantes médicinales ndlr) comme dans celui de l’agriculture et de l’alimentation, le politique a joué un rôle, à savoir de tout verrouiller sous la pression des différents lobbys. Or, les alternatives existent, il est nécessaire de réhabiliter le rôle que joue le végétal ». Pour cela, rappelons qu’il y a deux ans il organisait la mission d’information sur l’herboristerie avec l’idée que si « la médecine conventionnelle joue son rôle, maintenant les médecines alternatives ont été écartées, il faut les réhabiliter ». Si cette mission d’information s’est conclue par 38 recommandations pour réintroduire plus de plantes médicinales à différents niveaux (formation des médecins, dans l’agriculture bio, les écoles, etc.), la recommandation visant la réhabilitation des métiers de l’herboristerie a été bloquée par l’ordre des médecins et celui des pharmaciens. « On connaît leur influence sur le parlement », a rappelé le sénateur. Alors que faire aujourd’hui ? En s’appuyant sur un groupe de travail pluridisciplinaire, Joël Labbé a annoncé qu’il travaillait avec tous les professionnels pour définir un texte susceptible de dépasser les clivages politiques. « Je suis convaincu que l’on va y arriver maintenant », a-t-il affirmé, et d’inciter les citoyens à interpeller leurs représentants sur ce sujet. En effet, la proposition de loi en cours de préparation viserait à ouvrir un débat plus large, faisant d’ailleurs écho à la semaine arlésienne : « la loi future, sera en faveur du vivant, de sa réhabilitation et en faveur de la réconciliation de l’humain avec le vivant » a conclu le sénateur. De quoi sans doute susciter une mobilisation plus forte.
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Vierge 2020 – Réflexion sur les énergies de la constellation

Constellation de la Vierge

Son symbole exprime sagesse, puissance et plénitude. Par sa présence, le divin et le terrestre, l’esprit et la matière s’accordent harmonieusement. Tout est synthèse, loyauté, vertu et… humilité. Rechercher l’équilibre entre forme et conscience en même temps amène à la compréhension que les vérités, aussi belles et profondes soient-elles, sont partielles et non absolues.

Le besoin de droiture et de pratique de la vertu n’a jamais été aussi crucial car les attitudes égoïstes sont exacerbées du fait de la nature purificatrice des nouvelles énergies. Celles-ci peuvent mener un être, au travers de la dévotion, dans des états de pureté. Elle peuvent aussi mener, au travers de l’intellect, dans les sentiers de l’auto cristallisation et de la limitation. Bien que le raisonnement soit une qualité exprimée en Vierge, l’analyse excessive peut conduire dans une jungle de non retour.

Certains se posent justement la question : comment se fait-il que les anciennes techniques spirituelles, doctrines et philosophies qui ont été utilisées et testées favorablement puissent devenir soudain dépassées ? La Vérité elle-même ne change jamais, mais la conscience, la compréhension mondiale et par conséquent l’application de cette Vérité sont constamment modifiées et adaptées aux conditions de l’heure présente.

Nous, humains, avons considéré notre foyer terrestre ainsi que les règnes minéraux, végétaux et animaux avec très peu d’égards et, à maintes reprises, nous nous sommes montrés négligents. Dans son ensemble, l’humanité a totalement éclipsé le fait que notre Terre est une entité ayant son propre développement évolutionnaire. Elle s’efforce, avec amour, de fournir un environnement parfaitement équilibré, favorable à l’existence paisible et harmonieuse de toute une variété de formes de vie, y compris de celle des êtres humains.

Les phases d’évolution de notre Terre-Mère génèrent autant de mutations qui peuvent également advenir en l’être humain. Il a été donné à celui-ci de pouvoir cultiver un jardin, un verger ou un champ afin de nourrir ses semblables. Eh bien, ceux qui s’efforcent de devenir riches et puissants sans contribuer parallèlement à l’épanouissement de la vie qui les entoure transgressent ce lien. Aujourd’hui, l’importance du service à la société, minimisé dans notre éducation moderne, est remplacé par l’éducation à la croissance économique. Et pourtant, plus notre service sera utile à l’environnement plus nous serons indirectement aidés dans l’amélioration de notre propre nature.

Ceci doit être observé, compris, et pris en compte afin de parvenir à une vraie reconnaissance des transformations mondiales actuelles, de même qu’à une perception lucide de ce qui est en train de devenir rapidement périmé. Les travailleurs de bonne volonté auront à se transformer eux-mêmes en constructeurs sociaux et à apprendre à pratiquer une gestion saine de l’environnement.

Ce n’est pas la fin du monde pour l’humanité, comme certains peuvent l’interpréter ; au contraire, c’est la naissance d’un nouveau commencement. Notre planète a encore des ères de développement devant elle tout au long d’un futur très lointain. Toute personne qui choisit de rester ignorante à ce qui se passe aujourd’hui est désavantagée, alors que des flots d’énergies nouvelles s’intensifient.

Ceux qui ne savent pas contempler la beauté de la nature sont comme aveugles. De l’herbe sèche qui brille, au pic de montagne, il y a une immense variété de sublimes choses dans la Création. s’y relier réharmonise nos énergies et tend à nous rendre magnétiques. Le simple fait de chercher ou contempler met en mouvement des forces naturelles qui saluent le chercheur afin de lui transmettre certains « secrets » qu’il peut être prêt à entendre.

L’humain inspiré devrait contempler le Divin chez ses semblables, quand d’aucuns remarquent tout d’abord ce qui leur semble différent d’eux. Respecter la forme est l’étape préliminaire, respecter les forces derrière celle-ci est l’étape avancée et respecter la conscience au-delà de la forme est l’étape finale. La façon de s’harmoniser est avant tout dans l’art de la pensée. Chaque habitant-citoyen se sentant intimement relié à sa planète Terre peut véritablement et concrètement aider à « enfanter le monde ». Par sa présence en soi, la Vierge rappelle sans cesse l’exigence « d’être ce que l’on est ».

Pleine lune de la Vierge – mercredi 2 septembre 2020 – à 07h23 –

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Pandémie de chiffres

Charlie Hebdo – 26/08/2020 – G. Erner – Dessins du Canard enchaîné –
La pandémie a fait progresser une autre épidémie, celle des chiffres. Il est peu question de cette affection grave, et pourtant elle est là, chaque jour. Combien de cas aujourd’hui ? Et les décès ?
Pendant le confinement, la télévision diffusait un programme quotidien où un dénommé Jérôme Salomon, la mine grave, débitait des statistiques. Et, pour ceux qui ne se satisfont pas des « données brutes », il existe aussi une myriade d’indicateurs, de pourcentages ou bien encore de taux d’incidence. D’où, chaque jour, un brouillard de chiffres offrant l’apparence d’un information scientifique et objective. Pourtant, il ne suffit pas qu’une chose soit quantifiée pour être exacte.
Assommé par cette avalanche, le quidam est évidemment incapable de distinguer ce que signifie quelque chose de ce qui ne veut absolument rien dire. Faut-il se fier au nombre de tests positifs ou bien aux hospitalisations ? Le taux d’incidence, autrement dit le pourcentage de personnes positives au tests a-t-il de l’importance ?
Depuis des années, la science est confondue avec le quantifiable. Là où il y a un chiffre, il est présumé y avoir de la science. Le quantitavisme est devenu la forme dominante du scientisme, la croyance aveugle au discours scientifique, quel qu’il soit. Or depuis le début de la pandémie, les scientifiques ont dit tout et son contraire. Sur n’importe quel sujet, de l’immunité liée au virus jusqu’à la contagiosité des enfants, on a pu absolument tout lire. Et pourtant, parmi cette multitude de « vérités », seules certaines sont vraies. Mais lesquelles ?
Aujourd’hui, les gouvernements du monde entier pilotent des politiques sanitaires à partir de tableaux de bord qui peignent on ne sait plus trop quoi. C’est un peu comme le fou qui cherche ses clés sous le réverbère, parce que là, au moins, il y a de la lumière.
Contre le virus, la boussole des chiffres est censée nous guider. Et tant pis si la boussole se fait girouette.

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« On les empêche de vivre pour ne pas qu’on meure ! »

Ouest-France – 21/08/2020 – Paul Bonhommeau / Courrier des lecteurs –
Société. « Nos gouvernants sont davantage attentifs aux intérêts et aux préoccupations des vieux les plus riches qu’à l’avenir des jeunes. »
Depuis le confinement et pour encore longtemps hélas, ce sont les jeunes générations, assurant l’activité économique, qui paient le plus lourd tribut social et économique. » | OUEST-FRANCE
Je partage l’inquiétude de Michel Wievorka dans l’édition de Ouest-France du 5 août concernant le risque d’une fracture générationnelle générée (ou amplifiée) par la crise du coronavirus. Mais je ne suis pas vraiment d’accord avec lui quand il fustige ceux qui font preuve d’insouciance : les jeunes, parce que, notamment, ils sont et se savent moins vulnérables à la maladie. Bien sûr, le Covid est toujours là et il faut faire attention.
Mais, en même temps, on constate que depuis le début du mois de juin, les nombreux rassemblements (Fête de la musique notamment), brassages de population avec les vacances et autres relâchements des gestes barrières auxquels beaucoup de gens se sont livrés n’ont pas généré la reprise exponentielle des contaminations, et encore moins celle des cas graves et mortalités. Personnellement, j’ai 75 ans et je fais partie des personnes à risque. J’en viens à considérer que, les jeunes, on les empêche de vivre pour que nous, les vieux, on ne meure… un peu plus tôt !
Depuis le confinement, et pour encore longtemps hélas, ce sont les jeunes générations assurant l’activité économique qui paient le plus lourd tribut social et économique : d’un côté, les responsables d’entreprises, très peu nombreux mais qui savent se faire entendre et de l’autre, en très grande majorité, les salariés qui connaissent perturbations dans leur travail, chômage, difficultés accrues des plus jeunes à trouver du travail ; et à qui on promet de travailler plus longtemps avec des salaires en baisse et une retraite au rabais. Et pour toutes ces (plus) jeunes générations : soucis pour la scolarisation de leurs enfants, entraves multiples à la vie sociale, relationnelle et affective.
Pendant ce temps, nous, les vieux, continuons de toucher intégralement notre retraite et, pour les plus riches d’entre nous, augmentons notre épargne (placée à la banque ou même dans des fonds spéculatifs !) vu que nous ne pouvons/voulons plus sortir et voyager.
Ne sommes-nous pas les plus gros clients des compagnies aériennes low cost et du tourisme de masse ? Et c’est bien notre génération les plus de 65 ans, qui a sali la planète avec l’insouciance du productivisme et de la consommation de masse, avec l’habitat pavillonnaire destructeur de terres agricoles, etc.
Autre indice de la fracture générationnelle : l’âge moyen de l’acheteur d’une voiture neuve ne cesse d’augmenter d’année en année. En réalité, je suis effaré et inquiet de la docilité et du silence des jeunes, sauf sur les questions écologiques. Mais pour l’instant, sur ce sujet, ils ne sont pas vraiment entendus. C’est plutôt l’ambition du retour, coûte que coûte, au monde d’avant.
C’est bien la preuve que notre société et nos gouvernants sont davantage attentifs aux intérêts et aux préoccupations des vieux les plus riches (santé physique, moins d’impôts, patrimoine, sécurité…) que l’avenir des jeunes.
Ne sommes-nous pas aussi victimes d’une overdose du discours médical dans les médias ? Comme si vivre se résumait à la santé du corps, comme si l’obsession de rester vivant le plus longtemps possible devait s’imposer au détriment de la vie sociale, culturelle, sportive, relationnelle, affective… et de nos libertés fondamentales.
En ces temps de Covid, le discours médical semble avoir pris le pas sur tout autre discours, dont le discours politique qui s’y révèle complètement subordonné. À moins que ce dernier y trouve intérêt pour annihiler toute fronde sociale…
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« Vote : abstention et réforme du système »

Ouest-France 19/08/2020 – Michel Drouet – Courrier des lecteurs –
Politique. « Le droit de vote n’est pas une simple formalité. Il n’est pas là pour conforter un système lorsque celui-ci est à bout de souffle. »
Dans un bureau de vote à Paris, en 2014 – Photo Gonzalo Fuentes – Archives Reuters
Le mot réforme, à la mode, est fréquemment utilisé par le gouvernement. Paradoxalement, la potion, souvent amère, que l’on veut faire boire aux citoyens, ne s’impose que très peu aux institutions, à ceux qui nous gouvernent et aux modes de désignation de nos représentants.
Cette frilosité et ces complexités qui organisent l’irresponsabilité sont à la source du désamour des Français pour le système en place. Ils se traduisent par une abstention désormais massive.
Les élections sont regardées à l’aune des intérêts des partis politiques, pas de ceux des citoyens, qui ne sont que là pour donner un vernis de démocratie à un système exsangue. À l’inefficacité s’ajoute le coût payé par le contribuable (indemnités des élus, cabinets parfois pléthoriques, dépenses de communication, parcs automobiles…).
« Le droit de vote, pas une simple formalité »
De plus en plus, la contestation gagne la rue, où se déroulent des manifestations parfois violentes, signe que le système ne fonctionne plus. La répression gagne sur la recherche de consensus.
Le vote comme panacée ? Ce droit est devenu naturel quand les pays ont atteint un seuil de démocratie. Il s’est répandu lorsque l’égalité entre les citoyens d’un même pays a triomphé (égalité femme-homme par exemple), mais c’est un droit qui doit sans cesse être réaffirmé ou réinventé quand le système qui en est à l’origine ne fonctionne plus ou mal.
Les politiques cherchent toujours à modifier les règles à leur profit. Le président américain critique le vote par correspondance qui lui serait défavorable. Certains États du même pays ferment des bureaux de vote dans les quartiers défavorisés.
Ailleurs, on offre des cadeaux aux votants (Russie), les électeurs sont fermement priés de voter pour le candidat unique (Chine) ou pour celui que la presse asservie à une idéologie promeut.
Mais, en France, nous n’en sommes pas là ? Non, mais il y a quand même plusieurs choses qui clochent et expliquent l’abstention massive.
À chaque élection, ses modalités et son territoire évoluent au gré du charcutage électoral guidé par des intérêts partisans au risque de l’absurde : qui peut, par exemple, citer aujourd’hui les limites de son canton, qui plus est dans les grandes villes, et les noms des élus qui le représente ?
Le président de la République a annoncé une nouvelle carte électorale pour les élections législatives. Gageons que, comme pour ses prédécesseurs, elle ne lui sera pas défavorable.
En France, nous votons souvent et nous sommes champions pour le nombre d’élus (560 000), mais là où la quantité devrait être gage d’une bonne administration, ce ne sont que chevauchements, saupoudrages de compétences, additions de procédures, clientélisme, chicaneries partisanes et intervention permanente des lobbies dans le processus démocratique.
À quand la fin de la « porosité » entre les grands corps d’État (Ena…) et les systèmes économiques qu’ils sont censés contrôler ? À quand une vraie réforme du mille-feuille territorial avec suppression d’un niveau ?
Le droit de vote n’est pas une simple formalité. Il n’est pas là pour conforter un système lorsque celui-ci est à bout de souffle. Il doit s’exercer de manière éclairée, comme le souhaitait Condorcet, afin de voter pour un projet et non voter par défaut, au risque d’affaiblir notre démocratie. Le vote blanc n’est qu’une chimère et l’abstention un pis-aller.
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Lotus ( 414 ) – Le lieu de naissance

             << Le véritable lieu de naissance
                                est celui où l’on a porté
                                pour la première fois
                               un coup d’oeil intelligent sur soi-même.>>
                   Marguerite Yourcenar 1903-1987 ( Mémoire d’Hadrien )

 

Musée Marguerite Yourcenar
composition

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La cavale de la bombe flottante qui a soufflé Beyrouth

Charlie Hebdo 12 août 2020 – Jacky Bonnemains –
Pour changer, la capitale libanaise est en ruines. Cette fois, c’est à cause d’un cargo-poubelle, ce maudit Rhosus, ex New Legend Glory, s’il vous plaît, détenu pour des défauts mineurs au Japon, en Chine, au Portugal, en Turquie, en Bulgarie, en Ukraine, en Algérie, en Roumanie. Avant de s’enliser à Beyrouth en 2013 avec sa cargaison fatale, il arborait les illustres pavillons du Bélize, du Panama, de la Géorgie et, pour son coup d’éclat final, celui de a Moldavie. L’Union européenne n’était pas étrangère à sa mortelle randonnée. A partir de 2008, il était exploité par deux compagnies bulgares. Son dernier propriétaire est un arnaqueur russe basé à Chypre. En juin 2013, le Rhosus écope d’un procès-verbal pour 17 déficiences dans le port de Saïda, au Liban, déjà. La négligence qui tue, elle revient à l’Espagne. En juillet 2013, l’éternel taulard est signalé à Séville. Il est retenu à quai quinze jours, le temps de procéder à quelques maquillages, assortis d’un engagement à faire le nécessaire dans le port suivant. Fini le temps où les pays de l’UE retenaient les épaves et héritaient de bateaux-ventouses et d’équipages à assister et à rapatrier. Le temps est venu de la patate chaude à refiler à de sports lointains.
A la mi-août, le Rhosus est libéré et rejoint Batoumi, en Géorgie, au fond de la mer Noire. C’est la fantomatique société de classification Maritime Lloyd Georgia qui délivre au Rhosus ses certificats de navigation, et c’est à Batoumi que seront chargés à bord 2750 tonnes de nitrate d’ammonium à livrer au Mozambique. Le Rhosus touche la Grèce pour faire le plein, bye-bye et bon vent, et atterrit à Beyrouth en octobre, à bout de souffle, de vivres et de finances. La traversé du canal de Suez va lui coûter au minimum 100 000 euros. C’est le Liban qui, tout à son honneur, à mis fin à sa cavale, et, pour son malheur, a stocké dans un hangar vétuste la cargaison explosive. En France, les autorités avaient été plus vigilantes. Le Junior M, abandonné par son armateur égyptien en 1999 à Brest, transportait du nitrate d’ammonium en vrac. Six mille tonnes avaient été déchargées avec précaution et livrées à une société de formulation d’engrais, et 1 000 tonnes avaient été immergées « au grand large ».
Le nitrate d’ammonium est un boulet que l’humanité se traîne depuis un siècle. la guerre a commencé un 21 septembre, pas celui de Toulouse en 2001, mais celui d’Oppau en 1921, en Allemagne, chez BASF, un des mastodontes de la chimie qui, pendant la Première Guerre Mondiale, fabriquait des explosifs au nitrate d’ammonium et s’était reconverti dans les engrais. Après le nitrate des tranchées, c’est le glorieux début du nitrate pour le blé, quand soudain, à 7h32 du matin, plusieurs centaines de tonnes explosent dans le silo N°110 : 600 morts et disparus, 2 000 blessés, 10 000 sans-abri. Dans un rayon de 30 km, les visages son ensanglantés par les projections de débris. Les effets de souffle ont fauché des milliers de poteaux téléphoniques et d’arbres. La circulation et les communications sont interrompues. Entendue jusqu’à Munich, à 300km de l’usine catapultée, l’explosion sème la panique. La guerre a-t-elle repris ? 
Le séisme d’Oppau a eu ses répliques : Texas City, aux Etats-Unis, en 1947 (581 morts, 3 500 blessés); Brest en 1947 (26 morts des centaines de blessés); Toulouse en 2001 (31 morts, 2 500 blessés); Ryongchon en Corée du Nord, en 2004 (161 morts dont 76 enfants, et plus d e1 300 blessés); Tianjin en Chine, en 2015 (173 morts, 70 disparus, et 720blessés); et l’apothéose de Beyrouth en 2020.
D’un coup, la France s’agite. Le spectre de Toulouse était presque oublié. Le réveil est brutal? Avec le glyphosate, on meurt à petit feu, avec les engrais azotés, c’est la mort subite. L’émoi de Beyrouth dérive vite vers le « et moi qu’est-ce que je risque ? ». L’état des lieux est cruel. Le nitrate d’ammonium est partout. Sur les routes et les aires d’autoroutes, avec les camions transportant en big bags plus de 20 tonnes de la substance imprévisible (se méfier des codes danger 2067, 1942, 2426, et 3375  à l’arrière des remorques), dans les coopératives et hangars agricoles, dans les ports, à l’exemple de Saint-Malo, qui en importe, bon an mal an, de Lituanie 50 000 à 60 000 tonnes, dans les usines vieillissantes qui en produisent dans l’estuaire de la Loire, de la Gironde et entre Le Havre et Rouen. Elles entreposent chacune plus de 5 000 tonnes de nitrate d’ammonium étroitement surveillé mais toujours prêt à surgir de ses cages.
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Le Liban au secours de la France

Charlie Hebdo – 12 août 2020 – l’édito de Riss – 
Le Liban n’a pas de chance. après toutes les guerres subies par ce pays, une explosion apocalyptique vient de raser Beyrouth. On reparlait depuis quelques jours du Liban, car la situation politique et économique y était devenue désastreuse. Vue d’ici, en tout cas. Nous avions envisagé d’aller y faire un reportage pour y voir plus clair, l’explosion de cette semaine a clos de débat. Et d’ailleurs, pourquoi se casser la tête à aller à Beyrouth, puisque le plus prestigieux de tous les Français vient de s’y rendre ? Notre président de la République. 
Son arrivée dans la ville en miettes fut digne d’un film hollywoodien. Les plus audacieux cinéastes n’auraient jamais imaginé plus fabuleux décor que les ruines des immenses silos à grains du port de Beyrouth, devant lesquelles la silhouette du président de tous les Français avançait comme dans un tableau. Furtivement, la France renouait avec les pages glorieuses de son histoire, et c’est tout le Proche-Orient qui semblait tendre les bras à notre président, comme les pestiférés de jaffa devant Bonaparte. Sauf que nous vivons au XXIème siècle, que les peuples sont aujourd’hui souverains et que les déclarations du président Macron sur le délabrement de l’Etat libanais furent à la limite du néocolonialisme.
Mais le plus dérangeant n’était pas là. Les réformes de l’Etat libanais que Macron a appelé de ses vœux renvoient à celles qu’il a voulu imposer à la France depuis le début de son mandat. Une fois de plus, la question cruciale est celle de l’Etat. Que doit-être un Etat moderne dans un monde moderne, à Paris comme à Beyrouth ? En France, l’Etat semble de plus en plus impuissant. Il est sans cesse critiqué, dépouillé de ses prérogatives, purgé de ses fonctionnaires, et c’est à l’occasion de la crise du Covid-19 et de la multiplication des actes de violence qu’on a pris conscience qu’il n’y avait pas assez de soignants dans les hôpitaux ni assez de policiers dans les rues pour faire respecter la loi. L’Etat Français n’est-il pas en train de devenir ce qu’est devenu l’Etat libanais ? Un Etat en carton-pâte qui brille encore de ses dorures, mais qui sonne creux, incapable de ses faire respecter, qui se couche devant le premier lobby qui passe, qui vote des lois jamais appliquées et qui fait dans sa culotte à chaque protestation de la moindre association de ceci ou cela. 
Comme au Liban où, depuis des décennies, les clans, les groupuscules, les communautés ont mis le pays en coupe réglée, et réduit l’Etat à un décor d’opérette. En portant dans ce pays la bonne parole d’un Etat fort, le président Macron donne l’illusion qu’en France, la question ne se pose pas. Alors qu’on est en droit de penser le contraire. On se demande même comment on en est arrivés là, à réclamer davantage de policiers pour lutter contre les violences, davantage d’hôpitaux dans les déserts médicaux, davantage de lignes de chemin de fer, davantage d’enseignants mieux payés et davantage de magistrats pour faire tourner la machine judiciaire plus efficacement. La liste est longue. L’idéologie du « moins d’Etat et toujours plus de privé » est suicidaire, et le Liban en est l’exemple tragique. Un pays truffé de banques, mais qui exporte tout, des couches culottes aux rouleaux de PQ.
Comme la France, pays des 365 fromages, certes, mais obligé de faire venir en catastrophe des masques et des médicaments fabriqués en Asie pour sauver de la mort des milliers de Français. Ce n’est donc pas à la France d’aller à Beyrouth pour expliquer à ses habitants comment sortir de la crise où ils se trouvent. C’est aux Libanais de venir en France nous expliquer comment ne pas reproduire toutes les conneries mises en œuvre depuis des années par leurs politiciens, et qui les ont plongés dans la merde noire où ils sont jusqu’au cou. Et où demain les Français risquent de ses retrouver à leur tour.
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Lion 2020 – Réflexion sur les énergies de la constellation

Constellation du Lion 2020

     Tandis que le sentiment d’appartenance et d’identification à une « humanité une » est le facteur conditionnant en Cancer, en Lion, l’être humain ressent fortement la présence en soi, du « Je suis », comme une pulsation au centre de lui-même. En conséquence, il devient hautement conscient de sa personne. C’est alors pourquoi, afin d’être utilisée de façon positive et constructive, l’énergie du Lion demande à être modérée.
     Début août également, dans l’hémisphère Nord, a lieu Lughnasadh, la fête des moissons dans la mythologie celtique irlandaise. Elle célèbre l’abondance. Son nom signifie « assemblée de Lug », le dieu-roi qui, comme le Lion, représente la Souveraineté et l’Homme primordial. Ce signe de feu est un symbole de courage avec une forte propension à diriger. Il est aussi symbole de force et de puissance extérieure, ainsi que du mental et de l’intellect ; en somme, toutes les facultés qui s’expriment au travers de la personnalité humaine.
     Les personnes gouvernées par ce signe peinent à s’exprimer sainement dans nos sociétés saturées par le biais de pensées intenses de compétition, d’ambition, de peur, de jalousie et d’irritation. C’est pourquoi certains qui aspirent au silence et au calme se retirent pour fréquenter bords de mers, forêts ou montagnes. Pourtant, une paix véritable peut advenir réellement lorsque nous utilisons nos propres moyens au bénéfice de ceux qui en ont besoin. Peu de gens réalisent qu’une paix intérieure résulte en grande partie de leurs actions de bonne volonté.
     Car, lorsque des personnes ressentent de la gratitude dans leurs cœurs pour l’aide accordée, ceci leur revient sous la forme de paix sans cause. Le résultat des actes de bonne volonté réalisés, des dons accordés et des contemplations réalisées conduisent naturellement à une paix profonde. Générée depuis l’intérieur, elle ne peut être obtenue depuis l’extérieur. Cet accomplissement s’acquiert par la pensée concentrée qui affronte les ombres, les reflets, puis son centre même.
     En cela, la Vie pourvoit à plusieurs modes d’expériences selon les individus et peut différer une partie des tâches d’une personne, qui sont au-delà de son contrôle, jusqu’à ce que l’aptitude aux choses soit comprise et qu’elle y soit apte. Un temps spécifique de maturation est indispensable afin que le processus du savoir se concrétise et se développe au travers des différentes expériences et  expérimentations.
     L’hypothèse de l’évolution prend en compte la connaissance de l’impermanence des choses et des transformations lentes qu’elles subissent. L’inconscient collectif, on voit bien ce que cela recouvre, pour le meilleur comme pour le pire, mais il est sans rapport avec la Conscience collective. Une des pensées qui doit inspirer les chercheurs est que nos idées modernes ont dû se dégager de celles des premiers humains grâce à une longue et progressive transformation. Le changement collectif repose plus que jamais sur l’individu.
       Cette Conscience collective évolue souvent par l’action de petits groupes convaincus et offrant par là même une voie directe aux énergies de cette constellation du Lion, afin qu’elles rayonnent dans la conscience humaine. Reconnaissons et portons haut les idéaux qui façonneront la phase suivante de notre évolution commune.
     D’un Maître de sagesse : « Que la simplicité soit votre guide et un amour invariant votre objectif majeur. Tous les étudiants sont limités et leurs pensées ne peuvent couvrir l’ensemble de la planète. Choisissez donc un secteur de service nettement délimité et travaillez – mentalement et physiquement – dans ces limites. Imposez-vous la tâche dans le domaine où la Vie et la destinée vous a placé et menez-là à bien. C’est tout ce qui est demandé. »
 Pleine lune du Lion – lundi 3 août 2020 – 17h59 –
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#dessin – Bric-à-brac

5G, vélo, avion, masque… La politique par les objets
Quand les dessins de Kak épousent l’actualité, pour le meilleur et pour le rire

L’Opinion 31 Juillet 2020 Matthieu Deprieck
Obnubilés par la recherche d’efficacité et la volonté de rendre concrète sa politique, Emmanuel Macron et le gouvernement s’appuient, pour illustrer les réformes entreprises, sur des objets. Ils deviennent ainsi politiques
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Europe –  Adoption le 21 juillet par les 27 du principe d’un endettement commun

Après 90 heures de négociations, les Européens adoptent un plan de relance historique. Après quatre jours et quatre nuits de tractations, Emmanuel Macron et Angela Merkel estiment avoir sauvé l’essentiel, au prix de concessions importantes.
Lire sur le Monde :
Après 90 heures de négociations, les Européens adoptent un …
Plan de relance européen : une réponse à la hauteur
Les dirigeants européens ont conclu mardi 21 juillet un accord historique sur un plan de soutien à leurs économies frappées par la crise du coronavirus, basé pour la première fois sur une dette commune, après quatre jours d’un sommet marathon sous haute tension à Bruxelles. Commentaire de Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman.
Ce fut laborieux mais les 27 États membres de l’Union européenne ont fini par s’accorder. Pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire, un plan de relance exceptionnel de 750 milliards € viendra renforcer les 1 074 milliards € du budget de 7 ans qu’ils ont adopté. Ces crédits s’ajoutent aux facilités considérables annoncées par la Banque centrale européenne, plus de 1 200 milliards € et aux plans nationaux lancés par les gouvernements. Au total, l’Europe mobilisera près de 4 000 milliards € pour soutenir son économie, en privilégiant l’investissement dans les activités et les emplois d’avenir. C’est plus qu’aucun autre ensemble politique dans le monde. Cette réponse est nécessaire car jamais, dans l’histoire, on a vu l’activité humaine arrêtée ainsi brutalement et volontairement, entraînant des conséquences durables sur l’économie et les sociétés.
Pour financer ce plan de relance, les États autorisent exceptionnellement la Commission européenne à emprunter avec leur caution. C’est une véritable nouveauté que d’aucuns analysent comme historique. Il est vrai qu’emprunter en commun est un pas fédéral de plus vers une plus grande unité parce que c’est une preuve de confiance mutuelle rare et précieuse. De surcroît, « qui a emprunté empruntera » postule un vieil adage populaire et l’on peut penser que l’Europe s’ouvre une marge de manœuvre supplémentaire pour le futur. On sait, en effet, que les instruments européens les plus fédéraux sont les plus efficaces : la Banque centrale, l’euro, etc. L’Union s’ouvre donc des possibilités d’action nouvelles et cette avancée est importante dans le contexte international.
La force de la relation franco-allemande
Les Européens, qui ont longtemps pensé n’avoir que des amis, se découvrent des ennemis, y compris parmi ses alliés. La Chine, la Turquie, la Russie, mais aussi les États-Unis de D. Trump mettent tout en œuvre pour affaiblir une Europe qui demeure une zone de prospérité et de liberté unique au monde. Car la réussite de l’intégration apparaît bien à ces rivaux alors qu’elle laisse trop souvent indifférent en interne : l’Euro est la deuxième monnaie du monde, l’Union européenne est la première zone commerciale de la planète, son niveau de vie et son État de droit attirent et ses règles, si décriées parfois chez nous, font pâlir d’envie ailleurs. Elle doit donc défendre son modèle et ses intérêts plus résolument.
L’autre bonne surprise de ce sommet c’est la force de la relation franco-allemande. À l’origine de ce plan, le couple des deux plus grands pays de l’Union a fait cause commune tout au long de la négociation et partage désormais la volonté d’asseoir la souveraineté européenne. Angela Merkel et Emmanuel Macron, unis comme jamais, ont su garder leurs nerfs face aux réticences de petits États qui n’adhèrent pas à cette vision d’une Europe plus puissante dans le monde. Ce fut difficile mais un compromis à 27 ne peut pas être aisé. La magie des institutions communes, c’est qu’on y parvient toujours.
Il faudra vraisemblablement revoir les modes de décision du Conseil européen car l’unanimité n’est pas la meilleure manière de décider. De ce point de vue aussi, nous avons changé d’époque. Les temps présents exigent rapidité et efficacité. Cet accord est de ce point de vue historique parce qu’il est le commencement d’une autre Europe, qui change et évolue.
Si les Européens ne courent pas toujours aussi vite que souhaité, ils sont au rendez-vous. L’Europe, ça marche. Elle le prouve une fois de plus.
(*) Président de la Fondation Robert Schuman
Par Jean-Dominique Giuliani OF 22/07/2020

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# Dessin – Récidive

Quand les dessins de Kak épousent l’actualité, pour le meilleur et pour le rire
LR: et maintenant le problème Castex…

Même s’il a démissionné des Républicains, le choix par Emmanuel Macron du nouveau Premier ministre ne s’annonce pas simple à gérer pour la droite
L’Opinion 06/07/2020
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« Oui, au débat sur la durée du temps de travail »

Ouest-France – 18/07/2020 – Courrier des lecteurs – Jean-Claude Gaudin –
Social. « La productivité horaire du travail en France a été multipliée par vingt depuis la fin du XIXe siècle, alors que le temps de travail a été seulement divisé par deux. »
« La productivité horaire du travail en France a été multipliée par vingt depuis la fin du XIXème siècle. Ici, l’usine Saupiquet à Quimper (Finistère) – Archives Ouest-France –
Dans votre édition du 30 juin, une lectrice évoque l’aberration que serait, selon elle, la semaine de travail de 28 heures proposée par la Convention citoyenne.
Alors que, depuis la fin du XIXe siècle, la productivité horaire du travail en France a considérablement augmenté (elle a été multipliée par vingt entre 1870 et la fin du XXe siècle), le temps de travail a, lui, été seulement divisé par deux.
On peut débattre de la question de la durée du travail dans notre société et, tout en sachant que la tendance séculaire de cette durée est à la baisse, s’interroger sur la pertinence d’une semaine de travail à 28 heures dans le contexte actuel est tout à fait légitime.
Mais ce qui est par contre « aberrant », ce sont les arguments développés par votre lectrice pour défendre son point de vue. « L’oisiveté apportera dans le meilleur des cas : la jalousie, la pauvreté […] et, au pire, l’alcoolisme, le vol, la violence. »
On retrouve exactement les mots utilisés par le grand patronat et la bourgeoisie à la fin du XIXsiècle, il y a près de 150 ans, lorsqu’il s’agissait d’introduire les premières lois limitant la durée du travail.
Nous connaissons tous les conditions de travail d’alors : des journées de douze heures, des enfants à l’usine ou dans les mines, pas de congé, pas de jour non-travaillé, et des salaires dérisoires.
Que disaient alors les contempteurs de la réduction du temps de travail ?
Que cette oisiveté allait conduire la classe ouvrière de l’époque à la pauvreté, à l’alcoolisme et à la violence ! Les exacts termes de votre lectrice.
Aujourd’hui, plus encore qu’hier, quel mépris pour les salariés en général et pour les plus modestes en particulier car implicitement, c’est bien à eux que pense cette personne. Ainsi, les salariés seraient incapables de pratiquer des loisirs « sains », de se cultiver en lisant, en allant au théâtre, au cinéma, de pratiquer des activités sportives… Bref, de mettre à profit leur temps libre.
Comment, au XXIe siècle, peut-on encore véhiculer une idéologie aussi rétrograde ? Il faut, d’urgence, relire Bertrand Russell, Éloge de l’oisiveté, (1932), traduction Fr. Michel Parmentier, éditions Allia, 2010.
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La stupéfiante diversité des sucres : se faire plaisir sans se nuire

Alternative santé – 16/07/2020 – Julie Lioré –

De nombreuses optiions sont disponibles pour remplacer le sucre blancDe nombreuses options sont disponibles pour remplacer le sucre blanc

« Aujourd’hui, le sucre, régulièrement dénoncé comme une addiction dangereuse – autant que le tabac –, est à l’origine d’une épidémie globale d’obésité. », écrit James Walvin, dans Histoire du sucre, histoire du monde (La Découverte, 2020). Mais tous les sucres ont-ils le même impact sur la santé ? La réponse est non. Sucre brun, miel, agave, stevia, xylitol, édulcorants, sucre de coco, sève de kitul, sirop de yacon… Guide pratique pour se faire plaisir sans se nuire.
Les sucres « premiers » et leurs effets
Il y a d’abord eu le miel, substance sucrée élaborée par les abeilles dites à miel, à partir du nectar des plantes ou du miellat des insectes. L’Homme a très vite trouvé et apprécié le miel pour sa saveur sucrée et, plus tard, pour ses propriétés antiseptiques et immunostimulantes. Liquide, il est riche en fructose, solide, il l’est davantage en glucose. Le miel est certes riche en fructose, mais il l’est aussi en nutriments protecteurs (vitamines, minéraux, fibres, antioxydants). Consommé raisonnablement et non chauffé (ce qui augmente son indice glycémique et altère ses propriétés) le miel, la somme de ses composés, ainsi que sa teneur en antioxydants, protègent des désordres métaboliques liés au fructose. Attention toutefois aux faux miels !
Le sirop d’érable est ancien lui aussi, d’abord connu des autochtones du Canada, puis des Européens. Ce sirop, naturellement sucré, est fabriqué à partir de la sève d’érable recueillie au début du printemps et concentrée par ébullition. Sa qualité change à mesure que la saison avance : son goût est délicat et sa couleur dorée au début, plus prononcée et plus foncée ensuite. Les bactéries seraient responsables de ces changements au fil de la saison. Ce sirop naturel contient des micronutriments, comme des minéraux (zinc) et des antioxydants (catéchine), mais il est aussi riche en saccharose (60 %).
La banalisation et la consommation quotidienne du sucre ont progressivement commencé avec le sucre issu de la canne à sucre, cultivée dans les colonies françaises. Il était alors intégral et coûteux. Puis une querelle, au sujet des routes et du commerce maritimes entre la France et l’Angleterre, a conduit la première à trouver une alternative locale à la plante exotique : la betterave sucrière. Celle-ci a permis d’obtenir un sucre parfaitement blanc, bien vite devenu un symbole de pureté et de richesse. Blanc, mais vide de nutriments (vitamines, minéraux, acides aminés, fibres, antioxydants). Le raffinage, pour parvenir à cette blancheur, requiert des traitements à la fois physiques (lavage, broyage, filtrage, etc.) et chimiques (utilisation de chaux, d’anhydrides carbonique et sulfureux, d’os de bœufs calcinés, de résines et autres réactifs chimiques). L’on sait aujourd’hui combien la consommation régulière de sucre blanc, le plus répandu et le plus consommé, qui n’apporte aucune qualité nutritive mais des calories vides, est à l’origine de dérèglements bucco-dentaires, métaboliques et hormonaux, et surtout d’une dépendance tant physiologique que psychologique.
Non raffinés, donc riches en mélasse, les sucres complets comme le sucre de canne intégral, ledemerara de Guyane, le rapadura du Brésil ou le muscovado des Philippines ont le même indice glycémique que le sucre blanc issu de la betterave ultra-transformée, mais présentent une meilleure valeur nutritive. Préservés dans une matrice et forts de leurs nutriments protecteurs (dont l’apport reste peu significatif), sous réserve d’être consommés avec parcimonie, ils ne présenteront pas les mêmes méfaits sur la santé. Attention néanmoins à la qualité des processus de séchage : plus ou moins élevée ou prolongée, la cuisson du jus de canne (traditionnellement au soleil) peut conduire à des teneurs élevées en acrylamide et produits de caramélisation. Attention aussi au sucre roux, cassonade et vergeoise, élaborés à partir de sucre blanchi, puis bruni artificiellement au caramel.
Les édulcorants de synthèse : un mauvais calcul et un leurre pour le cerveau
Ces faux sucres semblent avoir tout pour eux : ils sont moins chers que le sucre, leur pouvoir sucrant est très élevé, ils ne contiennent (en théorie) pas de calories, sont associés à la minceur et donnent bonne conscience. Mais c’est sans compter leurs contre-effets : insulino-résistance et diabète gras, dysbiose et réactions inflammatoires, microbiote altéré, dérégulation de la glycémie et de la ghréline (hormone de la faim), augmentation de la porosité intestinale, etc. Enfin, les édulcorants envoient quantité de messages troublés au cerveau : ils sont tout de même reconnus comme étant du sucre par les récepteurs de la langue et de l’intestin, ils brouillent le nombre de calories apportées, ainsi que le sentiment de satiété conduisant l’organisme à l’état de manque, et poussent à manger davantage.
Les « nouveaux » sucres, xylitol, stévia, coco, sirops d’agave, de fruits ou de yacon, sève de kitul : enfin de « bons » sucres ?
Le xylitol est, à l’origine, extrait à partir de copeaux de l’écorce de bouleau. Dans le commerce, il n’est pas rare aujourd’hui de trouver du xylitol issu de baies, de noix de coco, et même de maïs OGM. Il est aussi souvent raffiné, donc privé de ses intérêts. Attention donc à la qualité. Brut, le xylitol est insulino-indépendant, c’est-à-dire qu’il est métabolisé par l’organisme sans susciter l’insuline, qu’il stabilise au contraire. Il est aussi alcalinisant, il renforce ainsi la densité osseuse et prévient les caries dentaires (d’où son usage dans certains chewing-gums). Une petite partie est absorbée par le foie, le reste, dans les intestins et recueilli par les bactéries intestinales, qui en dégagent les précieux acides gras à chaîne courte. Enfin, l’excès de xylitol n’est pas sans conséquence en produisant une fermentation intestinale aux effets gazeux, diarrhéiques, voire laxatifs.
Lire aussiXylitol : le sucre idéal des diabétiques
La stévia est une plante originaire d’Amérique du Sud, aux molécules sucrantes (stévioside et rébaudioside A), sans être glucidiques. La petite plante serait, en plus, bénéfique à une bonne hygiène bucco-dentaire, à la lutte contre la candidose et à la prévention contre l’hypertension. L’heure est encore au manque de recul. En revanche, il est avéré qu’il existe, là aussi, une grande différence de qualité d’une marque à l’autre, en fonction des procédés d’extraction, de purification et de cristallisation. Des feuilles de stévia séchées puis macérées et ensuite triées feront figure d’édulcorant naturel à fort potentiel, tandis qu’un extrait de stévia sous forme de poudre blanche maculée, enrichie d’additifs chimiques, ne sera pas autre chose qu’un édulcorant de synthèse délétère pour la santé.
Le sucre de coco est intégral et source de vitamines, de minéraux, d’antioxydants et de fibres, et notamment d’inuline, prébiotique favorable au microbiote. Son index glycémique a été décrété très bas (35) par le gouvernement des Philippines, principal pays producteur, un IG revu à la hausse (54) par l’Université de Sydney, une référence dans le champ de l’indice glycémique. Même s’il est intéressant, son coût est toutefois élevé et le produit supporte mal la cuisson, qui altère ses propriétés et élève son IG. Il existe aussi le sirop de coco. Bien qu’associés à des alternatives santé au sucre raffiné, l’ensemble des sirops, qu’ils soient de fruits (pommes, poires), de fruits secs (dattes) ou de céréales (blé, riz, orge, maïs, issus de la fermentation de l’amidon), ne sont pas pour autant beaucoup plus intéressants d’un point de vue nutritionnel. Riches en fructose et du fait de leur matrice détruite pour les réduire à l’état de sirop, ils sont hyperglycémiants (augmentation brutale du sucre sanguin). Ils ont néanmoins le mérite de permettre de varier les plaisirs sucrés, tout en appelant à la modération.
Le sirop d’agave, qui a connu ses heures de gloire, a aussi rapidement perdu de sa superbe. Aux qualités très variables d’un mode de fabrication à un autre (provenance et process d’obtention), allant d’un IG de 20 à 90, il est surtout composé de 70 à 80 % de fructose, au pouvoir que l’on sait désormais diabétogène et la cause de stéatose hépatique.
Le fructose a été présenté comme « la » solution pour remplacer le glucose du sucre : fort pouvoir sucrant, faible indice glycémique. C’est aussi « le sucre naturel » des fruits et du miel, dans lequel il est naturellement présent. Le fructose est ainsi contenu dans une matrice, donc interdépendant avec les autres nutriments (fibres notamment), et absorbé par palier et en quantité supportable pour le métabolisme. La mastication du fruit joue également un rôle important. L’industrie a bien vite saisi cette image santé et copieusement remplacé le glucose par du fructose : sa consommation est, de fait, devenue exponentielle. Le souci est que le fructose ajouté n’est pas métabolisé par l’organisme de la même manière que le glucose et qu’en trop grande quantité, il est à l’origine de dérégulations hépatiques (stéatose hépatique), métaboliques (graisse viscérale, diabète gras) et hormonales (sensibilité à l’insuline, résistance à la leptine, troubles de l’attention et du comportement). Il perturbe, en outre, l’équilibre du microbiote et favorise perméabilité intestinale et inflammation de bas grade.
Le yacon, appelé aussi « poire de terre », est une tubercule originaire du Pérou riche en insuline et en FOS (fructo-oligosaccharides). Ces substances, résistantes aux enzymes digestives, sont digérées par les bactéries du microbiote et deviennent ainsi des prébiotiques, favorables à une bonne santé intestinale. Le sirop de yacon est aussi riche en minéraux, peu calorique (IG bas) et n’élève pas la glycémie. Quant à savoir s’il s’agit enfin d’un sucre « santé », il est encore trop tôt pour le dire. En attendant, son prix appelle à la modération.
Lire aussiSirop de yacon :un sucre naturel sans sucre
La sève de Kitul, quant à elle, est extraite d’un arbre tropical (Caryota unrens ou palmier à sucre), que l’on trouve dans les régions humides de l’Inde. Les tiges des fleurs du Kitul regorgent de jus qui, porté à petite ébullition, donne un sirop liquide brun préservant vitamines, minéraux et oligo-éléments. La sève de Kitul a été élue « Arche du goût » par le mouvement Slow Food, du fait qu’elle est produite dans le respect des traditions et usages locaux. Son prix élevé devrait permettre, dans un premier temps, de maintenir à l’écart la menace d’extinction par la standardisation industrielle, fer de lance du mouvement désormais international.
Le meilleur des sucres : à consommer avec modération, jusquà s’en désaccoutumer…
L’OMS (Organisation mondiale de la santé) recommande de réduire de 5 à 10 % les apports quotidiens en sucre, hors sucre naturellement présent dans les végétaux non-transformés, et dans le sucre du lait. Or, en France, la consommation de sucre est, en moyenne, de 100 g de sucre par jour, soit plus de 30 kg par habitant et par an (elle était de 1 kg en 1850). Une accoutumance qui engraisse le foie et le cerveau : le sucre est transformé en graisse dès qu’il n’a aucune utilité ou qu’il est en excès. Aussi « inutile que toxique » d’après le Dr Lustig, une consommation excessive et régulière de sucre serait à l’origine de 76 troubles associés, selon le Dr Mercola, spécialiste américain des effets du sucre sur la santé.
Sans se priver, il pourrait être salvateur de se déshabituer du goût sucré, en apprenant ou en réapprenant à manger peu sucré. Quelques jours suffisent, sans couper trop brusquement le circuit de la récompense, mais le désactiver en douceur. Plusieurs méthodes existent pour y parvenir :
les médecines douces ou non conventionnelles : acupuncture, homéopathie, sophrologie, réflexologie endonasale, etc.,
les plantes : kudzu, griffoniagymnema sylvestre, fenugrec, etc.,
la complémentation : en magnésium notamment,
les astuces « maison » : saupoudrer plus de cannelle (régulatrice de la glycémie) que de sucre entier ou encore, remplacer le sucre par une demi-banane peu mûre écrasée ou par quelques fruits secs coupés en petit dés.
Autant de pistes à explorer pour vous faire plaisir, sans nuire à votre santé.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
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Didier Raoult : comment les médias en ont fait un monstre de foire…

« Le Connard » – journal satirique indépendant – Juillet 2020 – Amine Vallet –
L’image de ce professeur émérite et galvaudée par les médias qui préfèrent largement l’instrumentaliser au profit de leurs audiences et l’opposer au reste de la communauté scientifique plutôt que de parler de ses recherches…
Depuis le début de la crise du coronavirus, ce type est devenu ce que les journalistes appellent entre eux « un bon client ». Ce qui signifie qu’il passionne les foules, fait vendre des journaux et assure les audiences des médias qui choisissent de parler de lui… Pourquoi cet infectiologue et professeur émérite passionne-t-il justement les foules ? Parce qu’on présente ses études et les protocoles scientifiques rigoureux qu’il utilise ? Parce qu’il a été l’un des premiers au monde à s’intéresser à la manière de contrer le Covid-19 ? Parce qu’il est l’un des rares spécialistes sur la planète qui sait de quoi il parle lorsqu’il s’exprime au sujet des virus complexes ? 
Non ! Raoult intéresse les foules parce qu’il a été présenté par les médias comme un trublion, un marginal qui ne fait pas de compromis, parce qu’il porte des bagouses et qu’il a les cheveux longs, parce qu’il est un gars qui s’oppose à l’establishment et à l’autorité. Ah !!! Que les médias chérissent ceux qui s’opposent et leur permettent de mettre en scène quelques bonne polémiques qui font le show !
Depuis le début de la crise, les médias ont présenté Raoult comme si il était une espèce de « Gilet jaune » de la médecine, de syndicaliste de la virologie, de Joey Starr provocateur de la micro-biologie. Et comme tout est bon dans le cochon, les médias nous servent du Raoult à toutes les sauces. Un jour il est un génie. Le lendemain, il est un mégalo qui la joue perso. Le surlendemain, il est celui qui tient tête à Macron. Le jour d’après, il est celui que Macron consulte. Il est celui qui sait tout. Puis, celui qui ne sait rien. Celui qui prend des risques inconsidérés et dangereux. Celui qui prend des risques couillus et salvateurs. Celui qui menace de quitter le plateau de Bourdin parce que ce dernier tente de lui faire dire ce qu’il n’a pas dit. Celui qui se rassoit chez Bourdin parce qu’il serait assoiffé de lumière.
Bref. Les médias utilisent Raoult. Ils l’instrumentalisent à leur guise. Ils vident son discours de sa substance pourtant intéressante et en font une espèce de Nabilla de la gigantesque émission de téléréalité qu’est devenue cette crise.
Raoult est désormais – et malgré lui ! – un monstre de foire qu’on montre pour appâter le badaud. Un badaud qui ne pige rien aux réels enjeux puisqu’on ne lui parle que de la forme et pas du fond. Un badaud que les médias ne respectent pas plus qu’ils ne respectent Raoult.
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Les journalistes politiques jouent-il aux clowns ou en sont-ils vraiment ? Nathan Mercereau –
Regarder les infos à la télé où les écouter à la radio met de plus en plus nos nerfs à rude épreuve. Entre les débats – qui tournent en discussions de comptoir ou en pugilats opposant de prétendus experts – et les interviews menés par des têtes à claques égocentrées qui posent leurs questions dans l’unique but de générer, Inch’Allah, « la » petite phrase qui pourrait   faire le buzz deux minutes et demie sur les réseaux sociaux, il y a de quoi se poser une question : les journalisme politique est-il à l’agonie ou est-il déjà totalement mort ? 
Pourquoi ceux qui sont censés nous aider à devenir plus éclairés se concentrent-ils uniquement sur la surface des choses et sur la forme plutôt que le fond ? Parce que leur but réel n’est pas d’informer. Leur but est de créer la controverse, de faire du bruit pour attirer l’attention.
L’info est en effet devenue un produit de grande consommation comme les autres. Elle se vend à la tonne. Car, c’est bel et bien la quantité qui compte pour espérer draguer de nouveaux annonceurs. Au très grand détriment de la dignité d’un métier de journaliste que certains tentent pourtant de pratiquer encore avec éthique et rigueur. L’info est devenue prétexte à spectacle. A tel point qu’on ne parle parfois même plus de journalistes, de chroniqueurs ou d’éditorialistes, mais de « polémistes ». Le rôle de ces zigotos ? Nourrir la controverse pour émouvoir le bon peuple tout en prétendant  créer le débat. Foutaise ! Il est devenu parfaitement impossible de débattre et d’échanger dans ce théâtre médiatique aliénant. 
En tout cas, à les regarder et à les écouter, on se demande bien comment font ces journalistes politiques pour tirer à ce point l’info vers le bas, en totale connivence avec les médias pour lesquels ils travaillent. Jouent-ils un rôle de composition qui nécessite un manichéisme et une médiocrité assumée pour entretenir leur carrières et les fonds de commerce populiste de leurs employeurs ? ou bien sont-ils simplement de gros bêtas qui n’ont pas inventé l’eau tiède ?
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