Kadhafi, une manne pour les chanteurs people
Pour mettre du beurre dans les épinards, certains chanteurs se produisent devant des dictateurs, à leurs risques et périls.
Alors que l’insurrection gronde en Libye, plusieurs stars internationales découvrent l’embarras qu’il y a à avoir chanté pour le colonel Kadhafi et les siens. Révélés par WikiLeaks, les derniers cas recensés sont ceux de l’Américaine Beyoncé et de la chanteuse canadienne Nelly Furtado. Cette dernière a confessé sur son compte Twitter avoir reçu 1 million d’euros du clan Kadhafi pour se produire pendant 45 minutes dans un hôtel italien en 2007. La chanteuse a promis d’offrir son cachet à une oeuvre de charité. Un peu tard.
Plus vertueuse, Beyoncé a, en 2010, reversé aux victimes du tremblement de terre d’Haïti le cachet (non dévoilé) qu’elle a touché pour avoir chanté au Nouvel An 2009 à Saint-Barthélemy devant Hannibal Kadhafi, fils du colonel libyen. C’est a posteriori qu’elle aurait découvert l’identité du commanditaire. Beyoncé n’était pas seule : même jour, même endroit, alors que la chanteuse de R & B entrait en scène, l’Américain Usher se promenait dans l’assistance, invité par les Kadhafi. « Embarrassé « , il a promis de céder ses défraiements : vendredi 4 mars, Amnesty International recevait un chèque signé Usher. Montant inconnu… La fête aurait aussi compté comme invités le musicien et acteur Jon Bon Jovi, l’actrice Lindsey Lohan, le rappeur Jay-Z ou encore Russell Simmons, l’un des fondateurs du label hip-pop Def Jam Recordings.
En 2008, Mariah Carey touchait 1 million de dollars du clan Kadhafi pour interpréter quatre chansons, toujours pour un réveillon caribéen. La blonde pulpeuse n’aurait pas identifié son bienfaiteur, Moatassem Kadhafi, un autre des fils du colonel. Début mars, elle s’est dite elle aussi « embarrassée d’avoir participé à cette pagaille ». Ayant sans doute déjà dépensé son million de dollars, Mariah Carey a juré qu’elle donnerait les royalties de son prochain single, Save the Day, à une organisation de lutte pour les droits de l’homme.
Famille mélomane
Le site du magazine américain Rolling Stone a dévoilé, le 28 février, que le rappeur 50 Cent et le chanteur Lionel Richie auraient aussi flirté avec la famille Kadhafi, décidément mélomane. Le célèbre interprète de Say You Say Me aurait fait le voyage en 2006 à Tripoli pour commémorer le vingtième anniversaire du raid aérien américain sur Tripoli et Benghazi lancé par les Américains visant Kadhafi. Quant à 50 Cent, il aurait joué devant Moatassem Kadhafi au Festival du film de Venise en 2005. Morale de l’histoire : il n’est pas recommandé de se produire devant un dictateur, même quand la communauté internationale ne le critique pas encore. Personne ne sait quand viendra sa chute.
Antoine Kalewicz