L’association place dix pays sur liste noire et seize, dont la France, sous surveillance
Selon un rapport de Reporters sans frontières, publié vendredi 11 mars, une soixantaine de pays censurent le réseau du Web à des degrés divers et au moins 119 personnes sont emprisonnées pour avoir utilisé Internet.
Le document dresse un état des lieux de la liberté de l’information en ligne dans 10 pays qualifiés d’ «ennemis d’Internet » et 16 pays placés sous surveillance.
Parmi ces derniers figurent trois « démocraties », dont la France en raison de « différentes mesures qui risquent d’avoir des conséquences négatives pour la liberté d’expression en ligne et l’accès au Web », selon Jean-François Julliard secrétaire général de RSF.
Trois pays se distinguent par le nombre de blogueurs ou de net-citoyens emprisonnés. La Chine tout d’abord, où 77 d’entre eux, dont le prix Nobel de la Paix, Liu Xiaobo, sont sous les verrous. Le Vietnam avec 17 blogueurs emprisonnés. Et l’Iran avec onze personnes détenues. La répression est particulièrement sévère dans ce pays ou le blogueur irano-canadien Hossein Derakhshan a écopé de dix-neuf ans de prison. Au total c’est bien 119 cyberdissidents qui sont derrière les barreaux dans le monde.
Parmi les autres pays placés par RSF sur la liste noire, il faut citer l’Arabie saoudite, la Birmanie, la Corée du Nord, Cuba, l’Ouzbékistan, la Syrie et le Turkménistan.
Mais l’association met aussi sou surveillance seize pays dont, pour la première fois la France. RSF dénonce les risques de la législation, prévoyant un filtrage administratif du Web sans décision de justice. Une disposition du projet de loi d’orientation et de programmation pour la perfomance de la sécurité intyérieure ( Loppsi 2), qui vise à lutter contre la pédopornographie.
La France se retrouve donc aux côtés de la Tunisie. Ce pays reste en effet sous surveillance après la chute du régime Ben Ali, tant que le système de censure n’est pas démentelé. RSF a remis vendredi, au blog tunisien Nawaat le prix du net-citoyen, organisé avec Google.
En Tunisie, réseaux sociaux ( Facebook … ) sites Web et téléphones mobiles ont prouvé leur rôle d’outils de transmission d’informations et de mobilisation.
Laurence Girard