Nuage radioactif de Fukushima – Des résidus sont attendus en très faible nombre à partir de mercredi sur la France

(Copie d’écran, www.irsn.fr)
Japon : des traces du nuage radioactif de Fukushima bientôt dans le ciel français
Sud Ouest  21 mars 2011 08h13 | Par Jean-Denis Renard
 Commençons par le commencement : il n’est nul besoin de courir chez votre pharmacien lui passer commande de pastilles d’iode. Si l’on en croit les spécialistes de l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), les éléments radioactifs qui devraient apparaître au-dessus du sol métropolitain mercredi ou jeudi sont par trop infimes pour affecter la santé humaine.
Selon l’IRSN, les éléments apportés par les vents dans le sens ouest-est (par-dessus le Pacifique, le continent américain et l’Atlantique) seraient des gaz rares et des particules radioactives. Les premiers sont appelés à demeurer dans l’atmosphère, mais peuvent être inhalés. Les secondes, entraînées comme des poussières fines, se retrouvent au sol à un moment ou à un autre et sont susceptibles d’intégrer la chaîne alimentaire. Il s’agit principalement d’iode radioactif et de césium 137, deux produits de la fission de l’uranium.
La radioactivité s’évalue en becquerels par mètre cube d’air (Bq/m³). Selon les modèles de dispersion du panache radioactif de Fukushima qui ont tourné sur les ordinateurs de Météo France, les concentrations attendues cette semaine sur le sol français pourraient avoisiner un millième de Bq/m³.
Tchernobyl : mille fois plus
Ce chiffre est plutôt rassurant si on le compare à la radioactivité relevée (mais délibérément cachée au public) dans les jours qui ont suivi l’explosion du réacteur de Tchernobyl, le 26 avril 1986. « Le 1er mai 1986, les valeurs mesurées dans l’est de la France étaient de l’ordre de 1 à 10 Bq/m³ », indique l’IRSN, soit mille à dix mille fois plus. En Ukraine et en Biélorussie, elles étaient alors comprises entre 100 et 1 000 Bq/m³…
À ce jour, la menace n’est pas tant sanitaire que psychologique. Les lendemains de Tchernobyl ayant donné matière à un énorme mensonge d’État, il est couru d’avance que les messages rassurants des autorités ne vont pas être pris pour argent comptant par une partie de la population. Ceci étant, il existe aujour- d’hui des moyens de vérifier la pertinence de la communication officielle. Ne serait-ce que par le réseau de balises de surveillance de la Criirad (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité) implantées dans la vallée du Rhône. La Criirad a justement été portée sur les fonts baptismaux en 1986, suite à l’accident de Tchernobyl.
La météo très favorable
L’épisode à venir en milieu de semaine n’est pas certain. Les spécialistes de l’IRSN s’appuient sur ce qu’ils savent des rejets de Fukushima pour asseoir leurs prévisions. Or les autorités japonaises sont plutôt chiches en informations fiables depuis l’explosion initiale qui a secoué la centrale, le 12 mars.
Il ne préjuge pas non plus de la suite. Si l’état de la centrale nucléaire de Fukushima devait continuer à se dégrader, il est probable que d’autres rejets passeraient dans le ciel français à intervalles irréguliers. Ceux-ci seront toujours extrêmement dilués. Plus de 10 000 kilomètres séparent Bordeaux de Fukushima, alors que la centrale de Tchernobyl se situe à quelque 2 300 kilomètres du sud-ouest de la France.
Le Japon lui-même, à commencer par l’île principale de Honshu, est beaucoup plus exposé. La météo très favorable a jusqu’ici repoussé la radioactivité sur les immensités du Pacifique, à l’exception des journées du 15 et du 16 mars, où elle a gagné Tokyo. Tout changement dans le régime des vents serait préoccupant pour les Japonais.
Les simulations de Météo France montrent aussi une contamination qui s’étend au fil des jours sur le continent américain, l’extrême-orient russe et le Groenland. Mais toujours à des concentrations faibles.
>> Une modélisation des déplacements du panache radioactif résultant des rejets des réacteurs endommagés de la centrale de Fukushima au Japon est maintenant disponible sur le site web de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) 

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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