Principauté d’Andorre – Au royaume de la détaxe : perspective de changement au cœur de la campagne des législatives

Andorre: Impôts, investissements étrangers au coeur des législatives anticipées
 Après la levée du secret bancaire, la principauté d’Andorre va créer une TVA, un impôt sur les sociétés et s’ouvrir aux investissements étrangers, des thèmes au centre de la campagne électorale des élections législatives anticipées de dimanche.
 Les deux principaux candidats veulent rompre avec le protectionnisme d’antan et attirer des sociétés à capitaux étrangers, notamment dans les hautes technologies, afin de diversifier une économie fondée sur le commerce (33%), le tourisme (33%) et les banques (17%) et créer des emplois.
Ce royaume de la détaxe (cigarettes, alcool, parfums), au coeur des Pyrénées, connaît la plus sévère crise des cinquante dernières années, dans le sillage des difficultés économiques de l’Espagne. L’Andorre réalise 80% de ses échanges économiques avec Madrid, 20% avec la France.
Depuis 2008, 4.000 emplois ont disparu dans cette petite principauté de 70.000 habitants, en comptant les postes de saisonniers, dans les stations de sports d’hiver. Après avoir surfé pendant dix ans sur la bulle spéculative, le choc est douloureux.
Si des législatives anticipées sont convoquées après seulement deux ans d’un mandat de quatre ans, c’est que Jaume Bartumeu, le premier socialiste à gouverner la principauté, n’a pas pu faire adopter le budget national deux années de suite, faute de majorité absolue au Conseil général (Parlement).
Cet homme qui a sorti l’Andorre du listing des paradis fiscaux de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), en faisant adopter une loi levant le secret bancaire, brigue un nouveau mandat et accuse la droite de ne pas lui avoir pardonné « d’aller vers la transparence et les réformes fiscales ».
Dans ce pays conservateur où l’on vote davantage pour des hommes que des programmes, son principal adversaire est Antoni Marti, un architecte de 47 ans et ancien maire d’Escaldes, deuxième ville de l’Etat. Cet homme charismatique à la réputation de bon gestionnaire reproche à Jaume Bartumeu de ne pas avoir anticipé la crise.
Il réfute le terme de révolution pour qualifier les réformes en cours et préfère le terme d' »adaptation tranquille ».
« On développe notre fiscalité pour se situer dans les standards européens, les Andorrans n’ont pas envie de payer des impôts, mais ils comprennent qu’il faut faire évoluer le système ». Mais, insiste-t-il, « nous garderons une fiscalité attractive et nous continuerons de proposer des produits alléchants ».
Entre les deux principaux candidats en lice dimanche -M. Bartumeu et Antoni Marti, à la tête d’une coalition de centre-droit- il existe un large consensus sur l’économie et les questions fiscales.
La principale divergence entre les deux principaux candidats porte sur la création d’un impôt sur le revenu. M. Bartumeu veut taxer les salaires supérieurs à 40.000 euros par an (3.300 euros/mois) dans un pays où le salaire minimal est à 900 euros. M. Marti ne veut pas en entendre parler.
Eusebi Nomen, candidat d’Andorre pour le changement (APC, trois sièges), dénonce les propositions de MM. Bartumeu et Marti d’augmenter la pression fiscale et de brader « la souveraineté nationale ».
L’écologiste Isabel Lozano plaide de son côté pour un développement économique plus respectueux de l’environnement.
Le Parti social-démocrate (PS) du chef du gouvernement sortant détient 14 des 28 sièges et devra en conquérir au moins un de plus pour gouverner sans risquer que l’opposition lui fasse barrage.
Les alliés libéraux de M. Marti comptent actuellement 11 sièges au Conseil général.
Les deux co-princes d’Andorre —le président de la République française et l’évêque d’Urgell (nord de l’Espagne)– se tiennent à distance du débat politique. La principauté s’est dotée en mai 1993 d’une Constitution, devenant un Etat indépendant.
M6  AFP, Mise a jour : 3 avril 2011

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