En Australie, le koala est menacé par l’urbanisation et le changement climatique

Il reste de 50 000 à 100 000 koalas.
Sydney Correspondance – Le Sénat doit statuer sur le petit marsupial, dont la population ne cesse de baisser très fortement dans certaines régions
Si les cartes postales de koalas ne manquent pas en Australie, apercevoir le petit marsupial dans la nature est beaucoup plus rare. Et la situation pourrait empirer, avertissent des scientifiques. Car le nombre de koalas, icône australienne avec sa fourrure grise et ses grands yeux endormis, est en chute. Une commission du Sénat doit déterminer si l’animal doit être placé sur la liste des espèces en danger.
Il en resterait entre 50 000 et 100 000, ont avancé des scientifiques.  » En réalité, il est difficile d’établir cela avec certitude, car il manque des subventions pour mener une recherche étendue, prévient Alistair Melzer, chercheur à l’université du Queensland. Mais la tendance est clairement à une baisse. «  Dans la région de la Gold Coast, leur nombre aurait diminué de 80 % ces vingt dernières années.
Plusieurs facteurs sont en cause. D’abord, la perte d’habitat due à l’urbanisation et à l’agriculture. Pour survivre, les koalas ont besoin d’avoir accès à de vastes forêts d’eucalyptus pour se nourrir et s’abriter.
Seules certaines espèces d’arbres leur conviennent, sur des sols qui doivent être riches.  » Malheureusement, les meilleurs endroits pour les koalas sont aussi les meilleurs endroits pour les humains : des terres fertiles « , explique M. Melzer. Lorsque leur habitat rétrécit, et qu’ils sont contraints de vivre à proximité des villes, les koalas sont souvent victimes des voitures et des attaques de chiens.
En outre, le mammifère souffre des vagues de chaleur et de la sécheresse, susceptibles d’être rendues plus fréquentes par le changement climatique. Le koala résiste mal à des températures élevées et a besoin de l’humidité des feuilles.  » En cas de changement climatique, c’est un animal qui ne migre pas. Donc les populations n’iront pas vers le sud plus froid. Elles mourront « , avertit M. Melzer.
Enfin, les koalas souffrent d’une souche endémique de chlamydiose.  » Cela s’ajoute aux autres pressions que connaît déjà sa population « , explique Mathew Crowther, biologiste à l’université de Sydney.
 » Espèce en danger « 
Mais, alors que les scientifiques s’accordent sur les risques, le koala n’est pour l’instant pas reconnu comme  » espèce en danger «  par l’Etat fédéral. Chaque Etat a en effet sa propre classification. Ainsi, en Nouvelle-Galles du Sud, il est  » vulnérable « , tandis qu’au Queensland, il n’est reconnu comme tel qu’à certains endroits.
Pour les défenseurs du koala, une classification nationale est essentielle, car elle permettra de protéger les zones où des koalas vivent de futurs développements immobiliers.
 » C’est un cercle vicieux. Le gouvernement ne l’a pas classé en danger, car il n’a pas de chiffres assez précis. Mais il n’y a pas assez de financement pour réaliser une étude sur le long terme « , affirme M. Melzer.
Pour compliquer les choses, la population de koalas reste importante dans certaines régions, comme l’Australie-Méridionale, après un programme de réintroduction.  » Il a presque disparu dans ces régions, puis a été réintroduit à partir d’une petite souche, sans grande diversité génétique. Cela pose problème : ces koalas tendent à surpeupler leur habitat, qu’ils détruisent « , explique Alistair Melzer.
La commission du Sénat devra présenter son rapport final en août.  » Ce classement comme espèce en danger serait bénéfique pour le koala, mais aussi pour les autres espèces qui partagent son environnement « , plaide Mathew Crowther.
Marie-Morgane Le Moël
 Article paru dans l’édition du Monde le 8 juin 2011 édition abonnés © Le Monde

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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