Journée de solidarité – Selon l’association, AD-PA : « 378 millions de crédits du jour férié n’iront encore pas à l’aide aux personnes âgées en 2011 et seront de nouveau captés par l’Assurance maladie ».

 Une Journée de solidarité en pleine réforme de la dépendance

Alors que la Journée de solidarité, initialement fixée au lundi de Pentecôte, fait toujours débat, le gouvernement doit encore trouver de nouveaux financements pour la réforme de la dépendance des personnes âgées lancée cette année.
 Alors que la Journée de solidarité, initialement fixée au lundi de Pentecôte, fait toujours débat, le gouvernement doit encore trouver de nouveaux financements pour la réforme de la dépendance des personnes âgées lancée cette année.
Créée en 2004 après la canicule de 2003, la Journée de solidarité est un jour de travail non rémunéré dont les fruits financent la prise en charge des personnes âgées et handicapées
 Initialement fixée au lundi de Pentecôte, cette journée, qui a rapporté 2,4 milliards d’euros en 2010, est depuis 2008 organisée « à la carte ». Résultat, lundi, certains salariés travailleront et d’autres non. Et comme chaque année, la polémique renaît pour critiquer le principe de cette journée ou l’utilisation des fonds.
La CFTC a ainsi dénoncé « ce système inique qui consiste à imposer aux salariés de travailler sans contrepartie de rémunération » et l’Unsa a regretté que l’effort porte « uniquement sur les salariés ».
 En mai, la Cour de cassation a renvoyé au Conseil constitutionnel une question prioritaire de constitutionnalité sur la journée, suite à une procédure lancée par un salarié.
 Quant à l’AD-PA, association de directeurs de maisons de retraite et de services à domicile, elle dénonce l’usage des fonds par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), qui gère les sommes consacrées à l’autonomie, dont celles issues de la Journée de solidarité.
Selon l’association, « 378 millions de crédits du jour férié n’iront encore pas à l’aide aux personnes âgées en 2011 et seront de nouveau captés par l’Assurance maladie ».
La CNSA a des excédents qu’elle reverse à l’Assurance maladie (100 millions en 2010) mais ces sommes ne proviennent pas de la Journée de solidarité, dont l’intégralité est allouée aux personnes âgées et handicapées, explique-t-on au ministère des Solidarités, où l’on trouve le chiffre de l’AD-PA « surprenant ».
Ainsi, 450 millions ont été versés en 2010 aux conseils généraux pour financer l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) et près de 900 millions versés aux établissements et services, selon la CNSA, le reste allant au secteur handicap.
Malgré ces polémiques, plusieurs parlementaires ont suggéré de créer une deuxième Journée pour faire face aux futures dépenses de dépendance, une hypothèse qui ne semble pas remporter l’enthousiasme du gouvernement, peut-être échaudé par les polémiques.
En tout état de cause, les choix sur le financement de la dépendance doivent être arbitrés par le président de la République en juillet, après que les groupes de travail ministériels auront rendu leurs conclusions, attendues pour le 21 juin.
Si, officiellement, toutes les pistes sont sur la table (assurance privée, hausse de la CSG…), la réforme de la dépendance aura pour but de « mieux solvabiliser nos concitoyens », qui ont du mal à régler les frais d’hébergement, selon la ministre des Solidarités Roselyne Bachelot.
« Nous apporterons des réponses dès cette année » sur ce point, « en particulier pour les familles issues des classes moyennes à revenus modestes », a-t-elle précisé, lors d’un discours prononcé vendredi à Bordeaux, selon le texte transmis à l’AFP. La ministre souhaite aussi « diversifier les structures intermédiaires » entre le domicile et les maisons de retraite, faire un « effort de réhabilitation » des maisons de retraites existantes et soutenir les « aidants » familiaux.
Enfin, la réforme devra « améliorer la coordination autour de la personne âgée » (hôpital, maison de retraite, accueil de jour, services à domicile…), a encore dit Mme Bachelot.
 
Roselyne Bachelot le 10 mai 2011 à l’Assemblée nationale à Paris
TV5 MONDE 13 juin 2011 Paris © 2011 AFP

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Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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