Botte imparable ? Une partie du nord de l’Italie s’indigne contre les privilèges de certains édiles !

La dolce vita des politiciens

« Le gouvernement et le ministre de l’Economie ont annoncé que la manœuvre d’austérité concernait tout le monde. Mais finalement, seuls les citoyens déboursent immédiatement, le monde politique ne fera des sacrifices qu’en 2014. Les conditions d’une vraie révolte sociale sont réunies »,
La Libre.be   L’Italie vit à l’heure de l’austérité. Mais la réduction des dépenses du monde politique n’entre en jeu qu’en 2014. Indignation !
Il est temps de dire ‘basta’ ! Ça suffit d’accorder des privilèges aux castes de la politique et à leurs courtisans. » Cristina Nonino sait qu’elle risque de se faire bien des ennemis. Cette femme d’affaires dynamique, dont la famille exporte des bouteilles de grappa dans le monde entier, est furibonde. « L’indignation m’a assaillie en lisant dans le journal que l’administration publique de ma région, le Friuli Venezia Giulia (NdlR : nord-est de l’Italie), coûtait chaque année, 156 € par habitant ! Nos fonctionnaires ont un salaire plus élevé que celui de leurs collègues lombards, par exemple, mais en plus ils ont des privilèges fous : prêts hypothécaires avantageux, maisons de vacances à la mer gratuites, bourses d’études pour leurs enfants, soins médicaux gratuits pour eux et toute leur famille. En temps de crise, c’est inacceptable ! »
Les bouteilles de grappa défilent sous les yeux des ouvrières silencieuses. Ces dernières ont accepté immédiatement la proposition de leur patronne : rédiger et signer une lettre de protestation pour demander des explications. Patrons et ouvriers sont solidaires. « J’ai reçu des menaces. Si je ne me tais pas, certains boycotteront ma grappa. Mais j’agis pour l’avenir de mes enfants et ceux de mon personnel. Si nous voulons que l’Italie se remette en marche, il faut contrôler les finances publiques. Les associations d’artisans et d’industriels sont avec moi. Si la politique ne fait rien, nous entamerons une grève fiscale », avertit Cristina Nonino.
Ce mouvement d’indignation a contraint le gouvernement régional à fournir des explications. « Il est vraiment difficile de diminuer les avantages des fonctionnaires », souligne Andrea Garlatti, échevin régional de l’administration publique du Friuli, qui s’en sort avec une pirouette : « Comme disait Machiavel, les réformes rencontrent souvent beaucoup d’opposition parmi ceux qui profitent du système et bien peu de soutien dans les rangs de ceux qui pourraient entrevoir un meilleur futur. »
L’exemple du Friuli se répète et s’amplifie dans les 20 régions italiennes. Ainsi, les salaires des gouverneurs font jaser. Des « modestes » 7 104 € mensuels du président de la région de l’Ombrie aux « scandaleux » 14 664 € mensuels de son collègue sarde, ce sont surtout les avantages des élus qui font grincer des dents. Un seul mandat électoral offre la possibilité de toucher la retraite dès l’âge de 55 ans, et si l’élu régional a également fait un passage à Rome, au Parlement national, le cumul des pensions lui offre une vieillesse plus que dorée.
Les coûts de la politique, directs et indirects, ont de surcroît explosé ces vingt dernières années. L’armée des 145 000 élus italiens (parlementaires, maires, conseillers régionaux, provinciaux, échevins, etc.) coûte 25 milliards d’euros, en moyenne 646 euros par an et par contribuable. « Le gouvernement et le ministre de l’Economie ont annoncé que la manœuvre d’austérité concernait tout le monde. Mais finalement, seuls les citoyens déboursent immédiatement, le monde politique ne fera des sacrifices qu’en 2014. Les conditions d’une vraie révolte sociale sont réunies », estime Carlo Monai, député de « L’Italie des valeurs ».
Au Parlement, son parti a proposé d’éliminer purement et simplement la retraite des députés, mais seul son groupe, soit 22 élus sur 630, a voté en faveur. Face au refus du monde politique de se serrer la ceinture, un mystérieux super-héros a ouvert un compte Facebook sous le nom de « Spider-Truman ». Une page où il dénonce les excès des politiciens, documents à l’appui. En une semaine, 370 500 personnes indignées ont indiqué qu’elles soutenaient cette initiative
Valérie Dupont  Mis en ligne le 02/08/2011
idem chez les édiles en France … A quand l’indignation des citoyens français ?

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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