Le Télégramme 5 août 2011 à 12h33
En visite ce vendredi matin dans les Côtes d’Armor, la candidate EELV à la présidentielle Eva Joly a estimé que l’enquête sur le rôle de Christine Lagarde dans le règlement du différend entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais constituait « une chronique d’une honte nationale annoncée ».
« Cette enquête était annoncée et le fait que cette enquête vise Christine Lagarde était dans les cartons, a déclaré Eva Joly ce matin lors de sa visite dans les Côtes d’Armor. Nous savions que la cour des comptes avait saisi la cour de discipline budgétaire pour les agissements des fonctionnaires qui avaient demandé cet arbitrage et nous savons que ces fonctionnaires avaient dit que c’est Christine Lagarde qui avait donné l’instruction de le faire. Dès l’idée de nommer Christine Lagarde directeur du Fond monétaire, j’avais dit, et j’étais à l’époque une des seuls, que c’était indécent, arrogant et que c’était montrer un mépris pour la justice et de faire prendre un risque pour la réputation de la France. C’est donc la chronique d’une honte nationale annoncée.
Un nouveau scandale qui aurait pu être évité
« Le FMI vient d’établir un code d’éthique renforcé après le drame occasionné par Dominique Strauss Kahn, a par ailleurs commenté la leader écologiste. Autant la situation de Dominique Strauss Khan n’était pas prévisible, autant celle de Christine Lagarde l’était. Nous aurions pu éviter d’ajouter un nouveau scandale au scandale Dominique Strauss Khan. «
Vous savez, j’ai donné beaucoup d’interviews dans ma vie antérieure et notamment à la presse et la télévision américaine, j’ai pu constater qu’ils ont des idées préconçues en ce qui concerne les Français. Malheureusement, cette situation va alimenter et nourrir ces préjugés comme « les Français sont très portés sur le sexe et sont assez corrompus ». C’est pour moi la chronique d’une situation annoncée. Ce n’est pas une surprise. C’est une situation que nous aurions pu éviter mais encore une fois on voit le gouvernement agir avec mépris.