Le parrainage des J.O. de Londres par Dow Chemical indigne l’Inde

 La catastrophe de Bhopal s’invite aux J.O. de Londres en 2012
Aujourd’hui l’Inde 09/08/2011 | Charlie Barbier.
Le soutien financier des Jeux Olympiques de Londres en 2012 par l’entreprise chimique Dow Chemical Company (DCC), impliquée indirectement dans la catastrophe industrielle de Bhopal en 1984, a soulevé un vent d’indignation en Inde

Dow Chemical Company a versé 11,4 millions de dollars pour le revêtement d’un des stades olympiques.
La lutte pour la mémoire et l’indemnisation des victimes touchées par l’accident industriel survenu à Bhopal en 1984, dans l’Etat du Madhya Pradesh (centre), se poursuit à la veille du lancement des Jeux Olympiques (JO) de Londres, en 2012.
 Les accusations, provenant des ONG indiennes, sont dirigées vers la multinationale pharmaceutique Dow Chemical Company (DCC), sélectionnée par les autorités anglaises comme sponsor de l’événement sportif. Les associations défendant les droits des victimes du désastre considèrent l’entreprise en grande partie responsable de la catastrophe.
 » Accepter Dow comme sponsor des JO, c’est danser sur les tombes des victimes de Bhopal. « , a déclaré Satinath Sarangi, responsable du Groupe de Bhopal pour l’Information et l’Action.  » Nous allons continuer à manifester à Bhopal, à Delhi et à Londres si nécessaire. « , a-t-il ajouté.
La longue liste des morts a été brandie une nouvelle fois: selon le gouvernement, 3500 personnes seraient mortes dès les premiers jours de la catastrophe et 15 000 depuis. Les contestateurs, quant à eux, ont avancé le chiffre 25 000 morts, a rapporté la BBC. A cela s’ajoute les milliers de malades, dont beaucoup, handicapés à vie, vivent toujours dans des conditions déplorables.
Un comité olympique peu réceptif

Londres, qui a reçu de DCC un soutien de 11,4 millions de dollars, a réagi à ces attaques en avançant le fait qu’à l’époque du désastre, l’entreprise ne possédait pas l’usine filiale d’une autre multinationale américaine, Union Carbide, alors la détentrice de l’usine à l’origine du nuage toxique. Cette dernière a en effet été rachetée par DCC en 1999.
Le comité olympique britannique semble peu réceptif aux mouvements de contestation provenant de l’Inde. La somme allouée par le groupe va permettre à Londres d’embellir un de ses stades olympiques d’un revêtement, rapporte la BBC. Signe que DCC considérait que l’affaire appartenait désormais au passé, un porte-parole du géant chimique a rappelé que l’indemnisation des victimes était chose faite, l’entreprise ayant versé 470 millions de dollars aux personnes touchées par la tragédie.
Un moyen de contester sur la scène internationale

Le mouvement de protestation touche aussi le monde du sport. L’ancien champion du monde de hockey, Aslam Sher Khan, médaille d’or olympique en 1975, a vivement suggéré au gouvernement indien de considérer le boycott des JO de Londres comme réaction possible face à cette participation financière de DCC.  » En tant que personne originaire de Bhopal et en tant sportif, j’ai écris à l’Association Indienne Olympique (IOA), au premier ministre et au ministre des sports afin de contester la présence de DCC parmi les sponsors  » , a-t-il déclaré .
Au gouvernement de décider si l’Inde ira jusqu’à bouder le rassemblement mondial de 2012. A l’instar de la menace de boycott par des ONG en réaction à la politique chinoise au Tibet, lors des JO de 2008, New Delhi et les associations indiennes useraient ainsi de la pression médiatique du moment pour continuer une lutte qui, 27 ans après le début de la catastrophe, semble loin d’être achevée.
Pour Aslam Sher Khan, l’Inde a aujourd’hui le poids nécessaire sur la scène internationale pour pouvoir contester le choix du comité olympique britannique.  » En tant que grande puissance, l’Inde devrait fermement protester « , a-t-il déclaré. « De nombreux pays ont, dans le passé, boycotté les JO pour diverses raisons de contestations. « 

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