Le Figaro – le 29 août – Marc Landré
Dès la première page*, Jean-Luc Mélenchon attaque bille en tête. L’ex-ministre socialiste parle d’une « destruction méthodique d’un ordre public social bâti sur les rapports de forces et les principes résultant de l’après-guerre. Aucune dimension du travail n’a été épargnée : salaires, négociation collective, types de contrats, temps de travail, santé et sécurité au travail, protection sociale. Tout. » Le président de la République, en chef de file de « la droite décomplexée », aurait ainsi fait alliance avec « la frange la plus étroitement cupide du patronat français » contre les travailleurs français.
Charge ensuite à Martine Billard d’égrainer les exemples de cette collusion sans vergogne entre la droite et le patronat contre le monde salarial, ce « programme commun » Medef-UMP dont les leitmotivs sont « flexibilité du travail, baisse des coûts, allégements des charges, responsabilité individuelle, simplification, souplesse, etc. » L’objectif du duo Sarkozy-Parisot est on ne peut plus clair : « détruire le droit du travail afin d’instituer un rapport de force défavorable aux travailleurs et les obliger ainsi à accepter des conditions de travail et de rémunérations toujours inférieures », dénonce la députée de Paris.
Tout y passe : le refus du dialogue social et l’examen en urgence des réformes au Parlement, la réduction des protections collectives, les nouvelles règles de représentativité syndicale, le contournement des dispositions sur les licenciements collectifs, l’augmentation du temps de travail et la remise en cause des 35 heures, ou encore l’augmentation de la durée des mandats syndicaux. Mais aussi l’aggravation de la précarité des emplois, le travail le dimanche, la rupture conventionnelle, l’auto-entrepreneur, le refus d’augmenter le smic, le développement de l’actionnariat salarié ou encore les inégalités professionnelles…
* « Le Medef l’a imaginé, Sarkozy l’a fait – 10 ans de casse du code du Travail », par Martine Billard, 110 pages, 5 euros, Éditions Politique à gauche / Bruno Leprince.