Le Président dans son marécage irréprochable

Le Canard Enchaîné du 28 septembre 2011

La malédiction des mallettes

Le 4 novembre 1922, Howard Carter, jeune égyptologue britannique, découvre le tombeau de Toutankhamon. Une légende rapporte que 23 personnes proches de l’expédition sont mortes après cette profanation, l’une après l’autre, poursuivies par la colère du Pharaon.

Le « Canard », qui n’a pas pour habitude d’aborder la vie privée, est néanmoins obligé de relever que certains des hommes évoqués dans l’affaire Karachi ont vu leur couple voler en éclats. Comme si préférer le transport d’argent au transport amoureux avait déchaîné la colère de Cupidon.

Le beau ménage formé par Ziad Takieddine et Nicola Johnson ressemble désormais aux décombres de la bataille de Beyrouth. Thierry Gaubert, ancien conseiller de Sarkozy, a tristement rompu avec la belle Hélène de Yougoslavie. Jean-François et Valérie Copé ont coupé les ponts. On ne reviendra évidemment pas sur la séparation de Nicolas et Cécilia. Et chacun se souvient du désarroi de Valérie Hortefeux, oubliée par Brice, devant le ministère de l’intérieur le 28 février 2011, après   la passation des pouvoirs. Lui s’engouffrant rapidement dans sa voiture, et elle restant tristement plantée sous le porche.

A trop transporter les valises des autres, on finit par faire les siennes…

 

Le Président dans son marécage irréprochable (Louis-Marie Horeau)

Quel spectacle ! Et quel casting ! En moins de deux semaines, le chantre de la république irréprochable a régalé le bon peuple jusqu’à satiété. Jusqu’à se voir contraint de publier un communiqué historique, n’ayons pas peur des mots, dans lequel le Président tient à faire savoir qu’il n’est pas un voyou. Comme le prouverait l’absence de son nom dans un dossier judiciaire auquel, en principe, il n’a pas accès et dont il ne sait rien. En réalité, son nom y figure bel et bien…

Affaibli par la perte du Sénat, toujours dans les profondeurs abyssales de l’impopularité, plombé par la crise, le chômage et les déficits, il ne manquait plus à Sarkozy que ce fumet d’arrière-cuisine qui flotte désormais dans le cour du Château.