Région Aquitaine : La clé à molette d’Alain Rousset contre les éléments de langage d’Alain Juppé

Mardi 4 octobre 2011  Par Jefferson Desport, SudOuest.fr
 …  « les collectivités locales C’est un million d’emplois par an. En étranglant les collectivités, c’est de la récession et du chômage en plus » 
 Alain Rousset : « Alain Juppé a mis tout le monde dans la rue… »
Le président de la Région Aquitaine réfute l’argument de la droite selon lequel une victoire de la gauche à la présidentielle accentuerait davantage encore la crise économique
S’il y a un argument avec lequel Alain Rousset, le président PS de la région Aquitaine et soutien déclaré à François Hollande, est prêt à jouer de la clé à molette pour le mettre en pièce, c’est bien celui développé par la droite et notamment par Alain Juppé. A savoir qu’une victoire de la gauche à la présidentielle accentuerait davantage encore la crise économique. Et surtout qu’elle ferait perdre à la France son triple A.
« C’est l’argument sempiternel de la droite, assure Alain Rousset. C’est quand même assez fort de café que la droite qui nous a amené, là où on est, avec un endettement que le gouvernement n’arrive pas à régler, vienne nous donner des leçons de triple A. »
« Je n’ai aucune attirance pour les palais de la République »
Si François Hollande gagne la présidentielle, Alain Rousset qui revendique une « amitié » et une « fraternité » avec le député de Corrèze, peut-il devenir ministre ? A cette question, le président de la région Aquitaine répond: « Je ne souhaite pas réfléchir à ça. » Avant d’ajouter:  » Je n’ai aucune attirance pour les palais de la République. » 
Et d’ajouter : « En 2002, il y avait 50 milliards de niches fiscales, de cadeaux fiscaux, il y en a 75 aujourd’hui. Ca veut dire que tous les ans, l’Etat dans ses actions de sécurité, de justice, d’armée, industrielles, de recherches, etc, a perdu 25 milliards d’euros. Et on a un déficit abyssal qui, dixit le premier ministre, met la France en faillite. C’est quand même incroyable. Ils disent : « Nous, on réforme la France ». Tu parles ! En confondant, en plus, réforme et progrès. »
Et comme de la clé à molette au marteau, il n’y a qu’un pas, Alain Rousset ajoute donc quelques clous à son constat : « Quand nous avons gagné la région en 1998, c’était la plus endettée de France. Aujourd’hui, c’est la région la moins endettée de France. Alors, c’est quoi la gauche ? Alors que les choses vont beaucoup plus mal, que c’est grâce à nos grands amortisseurs sociaux, de santé, d’allocations familiales, de gratuité de l’école, qu’on a passé ces périodes difficiles, la droite n’a de cesse de remettre en cause ces grands services publics. »
Ainsi emballé, peu importe finalement qui se présentera contre le ou la candidate du PS dans les mois à venir. D’ailleurs, la question de savoir si Alain Juppé ferait un meilleur candidat que Nicolas Sarkozy ne le préoccupe guère : « Je ne saurai vous dire. »
Avant de glisser une petite allusion aux grands mouvements sociaux de 1995 lorsque le maire de Bordeaux était Premier ministre : « Il a mis toute le monde dans la rue… Mais c’est un très bon ministre des affaires étrangères. Le problème, c’est que les réponses de la droite pour réguler l’économie de marché et développer le vivre ensemble ne sont pas du tout à la hauteur du défi d’aujourd’hui. Et je pense que Nicolas Sarkozy ira au bout de sa démarche. »
Alors, François Hollande, qu’il connaît depuis les bancs de Sciences Po, peut-il être le prochain président de la République ? « J’étais à Villeneuve-sur-Lot, il y a quelques jours, il y avait 1000 personnes. Mais il n’y a pas 1000 militants du PS à Villeneuve-sur-Lot. On avait l’impression d’être déjà passé à la présidentielle. François Hollande diffuse de la confiance. » Le parfum de la victoire ?
« En étranglant les collectivités, c’est de la récession et du chômage en plus »
Si la gauche gagne la présidentielle, il est une réforme qui ne verra pas le jour, c’est celle des collectivités locales. Une réforme qui, en l’état, ramène les régions « trente ans en arrière » juge Alain Rousset: « Les régions et les collectivités locales portent 72% de l’investissement public : on construit des collèges, des lycées, on achète des trains, on investit dans des infrastructures routières et ferroviaires… C’est un million d’emplois par an. En étranglant les collectivités, c’est de la récession et du chômage en plus. » 
 

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Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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