Trucs et astuces pour faire bosser un étudiant gratos (ou presque)

Siné Hebdo – décembre 2011Ophélie Colas des Francs
 
La crise permet de se payer des têtes bien faites à des prix défiant toute concurrence.
La plate forme low-cost
Le site internet louerunetudient.com se charge de mettre en contact les entreprises avec les jeunes talents low-cost. Un vivier de 7 500 étudiants propose des prestations : études de marché, création de sites web, traductions. Et ce, pour quelques centaines d’euros réglés sur facture. Evidemment, l’étudiant devra s’inscrire comme auto-entrepreneur avec toutes les contraintes et charges que cela implique. Et il versera une commission de 15% au site. Foin de scrupules ! Il sera ravi d’enrichir son CV.
Le jeu concours
Rendez-vous sur le site studyka.com, qui permet aux entreprises de mettre des équipes d’étudiants issus des grandes écoles en compétition. Bouygues Construction a ainsi lancé le challenge « Imaginez la place de la gare du Grand Paris ». Il s’agit rien de moins que de concevoir ex nihilo un lieu d’échanges, convivial, attrayant, conjuguant vie économique et sociale. A la clé, un simple passage devant un jury de dirigeants du groupe emplira les lauréats de joie !
La promotion jardinage
A l’Ecole supérieure d’informatique de Paris, les élèves gagnent des points pour leur diplôme en aidant au fonctionnement de l’école : maintenance du système informatique, création de sites web… Certaines antennes de l’école en province et à l’étranger seraient allées plus loin. D’après plusieurs témoignages d’étudiants,  il leur aurait été proposé de biner les platebandes et de balayer la cuisine.
L’éternel sage
Entreprises, associations et Etat sont libres de faire cravacher des stagiaires 24h/24, 7j/7. Ces derniers n’ont droit ni aux 35 heures, ni aux RTT, ni aux congés. Ils ne coûtent que 417 euros par mois, une « gratification » exonérée de charges. Les hôpitaux et les collectivités locales sont dispensés de verser cette indemnité.

A propos werdna01

Hors des paradigmes anciens et obsolètes, libérer la parole à propos de la domination et de l’avidité dans les domaines de la politique, de la religion, de l’économie, de l’éducation et de la guérison, étant donné que tout cela est devenu commercial. Notre idée est que ces domaines manquent de générosité et de collaboration.
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