extrait du magazine « Psychologie » novembre 2011
Un basculement symbolique
Aujourd’hui, tout le monde – ou presque – sait pas ce que signifie ce triple A. Mais il y a seulement quelques semaines, à l’exception des diplômés en économie, qui connaissait cette expression ? Jusque-là, pour la plupart d’entre nous, si le triple A était un label de qualité visible sur les marchés, c’était au stand charcuterie, pour désigner l’andouillette ! Là oui, on connaissait les 3 A, et même les 5 A. C’est dire, d’ailleurs : l’andouillette fait encore mieux que la France !
Puis, soudain, nous apprenons l’existence de ce triple A, cette note attribuée à la France par des autorités supérieures – à l’identité et au fonctionnement très flous – de toute évidence puissantes et influentes, puisque le poids de notre dette en dépend.
Ce que cela signifie d’un point de vue plus… imagé ? Que la France, c’est-à-dire cette entité qui dans l’imaginaire collectif tient lieu d’entité rassurante, enveloppante, de parent protecteur en quelque sorte – ne dit-on pas « mère patrie ? » – cette France « adulte », se retrouve projetée dans la peau d’un élève noté par d’autres qui, apprend-on dans le même temps, la surveille de très, très près. Un basculement qui se produit au niveau symbolique, mais dont l’impact n’en est pas moins important.
Un effet anxiogène