Charente-Maritime, les premières huîtres bio débarquent : une huître bio, c’est une huître élevée selon des normes très strictes. Explications

Sud-Ouest 21/12/2011 par Thomas Brosset
les premières huîtres bio débarquent : L’huître certifiée bio
Au prix d’un cahier des charges très strict, Frédéric Voisin vient d’obtenir le premier certificat Agriculture biologique de la région pour ses huîtres

Frédéric Voisin avec, à droite, ses huîtres bio, et à gauche les autres. (photo xavier léoty)
«Tout d’abord, je tiens à préciser que ce n’est pas parce que les miennes sont bio que les autres ne sont pas bonnes. » Frédéric Voisin sait qu’il marche sur des œufs en estampillant ses huîtres du logo Agriculture biologique, avec certification Qualité France. Durement secouée par les différentes crises sanitaires et économiques de ces dernières années, la profession a les nerfs à vif dès qu’un des siens se distingue.
Les réactions à la croisade menée par certains contre les triploïdes en sont un exemple. « Pour ma part, vous ne m’entendrez pas dire du mal des triploïdes. J’en produis moi-même et heureusement qu’elles sont là pour faire vivre l’ostréiculture aujourd’hui. Elles sont bonnes et plus résistantes. La seule chose évidente, c’est que ces huîtres stériles ne peuvent pas être certifiées bio puisqu’elles sont le résultat d’une manipulation génétique », poursuit l’ostréiculteur de Loix-en-Ré.
Cahier des charges
Une partie de la production de Frédéric Voisin est donc, depuis deux semaines, labellisée bio. « Ce n’est pas tombé par hasard. Cela fait dix ans que je prépare mon exploitation afin d’obtenir cet agrément : une huître bio, c’est une huître élevée selon des normes très strictes imposées par la Commission européenne. Pour les bassins, les outils de production. Toute la chaîne doit être irréprochable. Avec cette certification, je respecte un cahier des charges très strict et m’engage dans un plan de gestion durable pour mon exploitation. »
Un agrément d’autant plus rare qu’il n’existe que depuis peu, répondant à des normes européennes établies en juillet 2010. « À ma connaissance, nous ne sommes aujourd’hui que deux en France dans ce cas. Mais j’imagine que bien d’autres exploitations ont engagé des démarches et devraient bientôt nous rejoindre. »
Au marché de La Rochelle
Frédéric Voisin s’appuie sur l’équilibre écologique de ses bassins. Il produit de la salicorne, des crevettes, naturellement, sans faire appel ni aux OGM pour la salicorne ni aux farines animales pour les crevettes. « J’ai choisi de diversifier mon activité pour ne pas avoir à faire de l’ostréiculture intensive, quitte à n’avoir qu’une production d’huîtres saisonnière. Je fais donc aussi de la palourde, des crevettes, etc. »
Frédéric Voisin dirige donc une petite exploitation ostréicole (150 tonnes par an) à la pointe du Groin. Ses huîtres bio, il les vend surtout le matin, au marché de La Rochelle. Au même prix que les autres : de 3,70 € la douzaine pour les déclassées à 9,50 € les pousses en claire. « J’ai toujours été assez cher. Il n’y avait aucune raison que j’augmente mes tarifs avec la certification bio. Mes installations sont en place depuis dix ans. Le bio ne me coûte pas plus cher aujourd’hui. »
Son Père Noël à lui fut l’obtention de cette certification, le 4 décembre dernier, juste avant les fêtes. 

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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