TVA sociale : le cynisme d’une stratégie à haut risque

Une Autre Vie – 3 janvier 2011
Il y a cinq ans l’actuel locataire de l’Elysée s’est fait élire sur l’idée qu’il était le Président du pouvoir d’achat. Depuis c’est la déconvenue pour les salariés, loin d’avoir vu leurs salaires augmenter, les français sont confrontés à des vagues de hausses de prix, à de nouvelles taxes. Aujourd’hui ce projet funeste de TVA sociale enterre définitivement la posture du chef de l’état.
Nous ne saurons pas si c’est un (mauvais) choix contraint par l’appétit vorace des agences de notation, c’est en tout cas toute la stratégie électorale de la droite UMPiste, à la veille du scrutin présidentiel, qui s’engage dans une confrontation à haut risque avec l’électorat.

Nicolas Sarkozy ne doute de rien, est-il toujours aussi lucide ?

Après l’avoir évoquée timidement dans ses voeux à la nation, j’ai d’abord cru à un écran de fumée pour faire oublier les nouveaux rebondissements de l’affaire Karachi qui concerne le chef de l’état, une sorte de pavé dans la mare. Mais après la sortie du ministre de l’emploi, puis aujourd’hui de la ministre du budget qui confirme que la TVA sociale sera mise en place avant la Présidentielle, il y a  fort à craindre que Nicolas Sarkozy ait déjà comme à son habitude tout décidé.
Le cynisme du chef de l’état atteint son apogée. Déjà en convoquant les syndicats ce 18 Janvier, à ce qu’ils appellent un sommet « social » pour l’emploi pour aborder des solutions à appliquer dans ces quatre derniers mois du quinquennat, nous ne pouvions attendre d’autres réponses de l’intersyndicale qui organise une journée interprofessionnelle de manifestations ce jour là, pour témoigner son rejet après cinq ans d’autisme des pouvoirs publics, d’une instrumentalisation du dialogue social.

Mais quand Mme Pécresse précise que ce projet de TVA sociale sera présenté aux représentants syndicaux dans le cadre de ce pseudo sommet social, on atteint des sommet d’incongruité, de cynisme, de non respect pour les représentants des salariés. Le pouvoir, à bout de souffle et d’idée, vient d’offrir un dernier gros cadeau au Medef de madame Parisot et  ses riches entreprises du cac40.

Il y a le fond et la forme. Le débat sur la baisse du coût du travail par le transfert du coût de la protection sociale sur l’augmentation de la TVA n’a quasiment pas eu lieu, il doit faire l’objet d’un thème de campagne pour la présidentielle. Il faut permettre aux français électeurs de choisir.

A propos werdna01

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