Le déni du procureur ?

Nouvel Obs Créé le 20-01-2012

Affaire des fadettes : un commissaire accuse Courroye

Daniel Jacquème, numéro deux de l’IGS, assure que le procureur de Nanterre lui a explicitement demandé le contenu d’un SMS de Jacques Follorou.
Un commissaire de la « police des polices » a accusé devant la juge d’instruction, le procureur Philippe Courroye, d’avoir explicitement demandé à son service le contenu des SMS d’un journaliste du Monde, selon son PV d’audition révélé vendredi par le quotidien.
Dans un entretien mardi, accordé après sa mise en examen par la juge Sylvia Zimmermann, le magistrat avait affirmé n’avoir « jamais demandé le contenu des correspondances, c’est-à-dire des SMS échangés par les journalistes ». Il avait pointé du doigt une erreur de l’Inspection générale des services (IGS).
Il est soupçonné d’avoir tenté de découvrir illégalement les sources des journalistes travaillant sur l’affaire Bettencourt.
Le 10 janvier, la magistrate a entendu le numéro deux de l’IGS, le commissaire Daniel Jacquème, qui a conduit l’enquête demandée à son service en septembre 2010 par Philippe Courroye.
« Oui », répond Daniel Jacquème quand Sylvia Zimmermann lui demande s’il maintient que Marie-Christine Daubigney, l’adjointe de Philippe Courroye, l’a bien chargé de chercher le contenu des SMS échangés entre le journaliste Jacques Follorou et la juge Isabelle Prévost-Desprez.
« Violation du secret des correspondances »
« Le 28 septembre 2010, à 11 heures, M. Courroye (…) a contacté (le directeur de l’IGS Claude) Bard pour savoir si, par réquisitions, il était possible d’obtenir le contenu des SMS. M. Bard entrait en réunion, il lui a demandé de prendre attache avec moi et lui a précisé que, selon lui, ce n’était pas possible car il fallait une commission rogatoire technique », déclare Daniel Jacquème.
Le 30 septembre 2010, à 15h50, « Mme Daubigney m’a posé la même question et je lui ai répondu la même chose », poursuit-il, affirmant que la procureure adjointe le rappelle peu après.
Elle « m’a tout de même donné l’instruction de rechercher le contenu des SMS en m’indiquant qu’elle venait de joindre Philippe Courroye », a déclaré Daniel Jacquème à la juge.
Philippe Courroye a été mis en examen pour « collecte illicite de données à caractère personnel par un moyen frauduleux déloyal et illicite » et pour « violation du secret des correspondances ». Marie-Christine Daubigney n’a pour l’heure pas été entendue par la juge Zimmermann.
 

A propos kozett

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