Campagne présidentielle – L’UMP en panne pour la riposte

Rue 89 08/02/2012 Mathieu Deslandes | Journaliste

La cellule riposte de l’UMP n’a plus la niaque

Il en était tellement fier, Brice Hortefeux, de sa « cellule riposte ». Au cours des derniers mois de 2011, il n’en pouvait plus de vanter sa force de frappe auprès des journalistes. Grâce à elle, l’UMP devait avoir en permanence un œil sur le candidat Hollande et « ne rien laisser passer ».

Ses membres – une vingtaine de personnes dont Guillaume Peltier, le monsieur sondages de l’UMP ; les députés Valérie Rosso-Debord, Sébastien Huyghe, Franck Riester ; les ministres Nadine Morano et Laurent Wauquiez… – avaient réussi à monter en épingle les deux versions de l’accord entre le PS et Europe Ecologie – Les Verts, les cafouillages des socialistes sur le quotient familial et l’épisode du « sale mec ». Ils ont aussi, pendant des semaines, fait leur miel de « l’indécision » et la « mollesse » de François Hollande.

« Armure »

Ce mercredi matin, pourtant, invité de France Inter, Brice Hortefeux a semblé chercher à amoindrir le rôle de sa chère cellule. A l’entendre, ce n’est plus qu’un petit groupe de « jeunes élus » qui « se réunit en fonction de l’actualité », « analyse les programmes » et « ce que l’opinion attend ». Tellement respectable…

Hortefeux, dont l’image s’est polie depuis que Claude Guéant l’a remplacé dans le rôle du Grand-Méchant-Ministre, pointe encore la « naïveté, l’idéologie, l’inertie » et « les zigzags » qui, selon lui, caractérisent le projet de François Hollande. Mais la niaque des débuts n’est plus là.

Un proche du candidat socialiste estime d’ailleurs que « les mecs de l’UMP ont tellement attaqué François qu’il s’est blindé ; ils ont réussi à lui construire une armure ».