Marianne2 – Daniel Salvatore Schiffer – Philosophe | Mardi 14 Février 2012
Libérez Hamza Kashgari ! Ce cri du cœur est lancé par Daniel Salvatore Schiffer qui appelle à la mobilisation pour la libération d’un jeune blogueur qui risque d’être condamné à la pendaison en Arabie Saoudite. Dans une tribune, le philosophe raconte l’histoire de Kashgari, actuellement retenu prisonnier dans les geôles saoudiennes. Son crime ? Avoir publié un tweet soi-disant blasphématoire car insultant envers le prophète.
Hamza Kashgari, de plus en plus persécuté et se sentant donc menacé, avait anticipé et fui son pays pour la Malaisie. Il croyait pouvoir y bénéficier d’une protection adéquate et de l’asile politique.
Sauf qu’à sa grande surprise, le gouvernement malaisien l’a aussitôt arrêté avant de le renvoyer illico, à la demande des autorités saoudiennes, vers son pays d’origine. Il est actuellement emprisonné dans une obscure geôle, et risque, après son jugement, la mort par pendaison !
Le pire, dans cet abominable dossier, c’est le rôle joué par Interpol — dont le siège central est basé à Lyon pour la France — qui, paradoxalement, pour une institution censée obéir aux lois d’une justice plus démocratique, aurait lancé un mandat d’arrêt international contre Hamza Kashgari, suivant en cela la requête des autorités saoudiennes elles-mêmes.
Si cette dernière information se révèlait exacte — ce qu’Interpol a formellement démenti —, cela montre que l’institution internationale ne se soucierait guère du sort très peu enviable, aussi cruel soit-il, des opposants politiques. Surtout lorsque ceux-ci entendent pourfendre, au nom de l’inaliénable liberté de pensée tout autant que de parole, un régime totalitaire, pour ne pas dire fascisant.
Interpol, tragique et coupable complice donc, en cette funeste circonstance, d’une inqualifiable et moyenâgeuse barbarie ? En outre, c’est l’imprescriptible liberté de conscience, plus encore que les droits de l’Homme et de la femme, qui est, ici, bafouée, sinon niée de la façon la plus scandaleuse qui soit !
Aussi, dans un tel contexte politique et face à de telles pratiques religieuses, indignes de toute civilisation moderne, demandons-nous instamment, le plus fermement du monde, que Hamza Kashgari, dont le seul crime est d’avoir osé critiquer le principal prophète de l’islam (action pour laquelle, bien qu’inoffensive, il s’est par ailleurs déjà excusé), soit libéré. Immédiatement et sans conditions.
C’est là, cette tolérance face à la diversité des croyances, l’un des principes fondamentaux, que nous souhaiterions universel, de toute véritable démocratie, sans laquelle il n’est point d’humanisme, ni même peut-être, plus simplement encore, d’humanité !