Rue89 – 29 février 2012 – François Krug
Cet article a été mis à jour après la confirmation de la nomination de Gérard Larcher comme président du Domaine public de Chambord en conseil des ministres.
la suite de commentaires à ce sujet, des précisions ont été ajoutées sur les avantages du poste (pas de rémunération, mais un remboursement des frais).
Gérard Larcher à Matignon, le 26 janvier 2006 (Charles Platiau/Reuters)
Gérard Larcher avait perdu la présidence du Sénat avec la victoire de la gauche, en septembre. Le gouvernement vient de lui offrir un lot de consolation, en le nommant au château de Chambord. Il y remplacera Pierre Charon, le dissident qui avait justement ridiculisé l’UMP lors des sénatoriales.
L’établissement public du Domaine de Chambord gère à la fois le château et sa forêt, un terrain de chasse réservé à des VIP invités par l’Etat. Ça tombe bien, le sénateur-maire de Rambouillet est lui-même chasseur.
Le règlement modifié pour Gérard Larcher !
Pour lui offrir ce fauteuil de président, le gouvernement a discrètement modifié la semaine dernière les règles d’admission au conseil d’administration. Un décret paru le 22 février a créé un poste d’administrateur supplémentaire, réservé à un « titulaire d’un mandat électoral local ou national ».
C’est ainsi que Gérard Larcher a obtenu un siège dans la catégorie des personnalités « choisies en raison de leur compétence », aux côtés de :
Patrick Ouart, ancien conseiller justice de Nicolas Sarkozy, qui a trouvé refuge chez LVMH ;
Renaud Donnedieu de Vabres, ancien ministre de la Culture ;
Autre modification discrète du règlement : le président de Chambord sera toujours nommé par décret de l’Elysée, mais il sera uniquement « choisi parmi [ces] membres du conseil d’administration ».
Là aussi, ça tombait bien : la place de président était libre depuis plusieurs mois, et parmi ces quatre personnalités compétentes, Gérard Larcher semblait le plus qualifié pour l’occuper.
Un poste lâché par le dissident Pierre Charon
Nicolas Sarkozy y avait placé son conseiller Pierre Charon en 2009. Celui-ci a démissionné lorsqu’il a présenté sa propre liste aux sénatoriales à Paris, contre l’UMP. Un mauvais souvenir pour Gérard Larcher : le dissident avait été élu, et lui avait perdu la présidence du Sénat, passé à gauche.
La présidence du château de Chambord ne vaut pas celle du Sénat. Le poste est en grande partie honorifique… mais il est aussi confortable. Selon le décret organisant le fonctionnement de l’établissement public, les administrateurs ne sont pas rémunérés, « toutefois leurs frais de déplacement et de séjour peuvent être remboursés ».
Gérard Larcher n’avait pas donné suite à notre sollicitation lorsque cet article a été mis en ligne. Les cabinets des trois ministres contrôlant le domaine de Chambord – ceux de l’Ecologie, de l’Agriculture et de la Culture – non plus.

Parachute doré pour Big Gérard
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