Le Big Brother indien est en marche

Revue Nexus – mars/avril 2012-03-13
Dans le village de Shahada, Etat du Marashtra (Inde), le gouvernement, via l’Autorité indienne de l’identification unique (UIDRI) a lancé le 29 septembre 2010 son vaste programme du numéro unique d’identification (IUD) qui devrait être attribué à 1,2 milliards d’indiens.
Tous ces numéros sont stockés dans une base de données centrale et reliés à des informations démographiques et biométriques : photo, portrait, empreintes digitales de tous les doigts, scan des iris, etc. Certes, l’argument de cette opération est d’améliorer partout la prise en charge, et donc le bien être, de chacun : mais l’IUD ne sera pas utilisé uniquement par le gouvernement pour améliorer sa politique sociale. En effet, bien avant que ce programme ne soit achevé, les grandes banques, les gouvernements nationaux et locaux, et bien d’autres institutions prévoyaient d’utiliser l’IUD à leurs fins : contrôle des identités, mode paiement, etc.
Outil de contrôle
Le gouvernement a déjà fait savoir que la base de données sera à la disposition des services de renseignements pour contrôler les mouvements bancaires, les achats de téléphone portable, les déplacements de tel ou tel ou de groupes soupçonnés de fomenter une action terroristes. Dans la mesure où ce numéro sera activé à chaque fois que quelqu’un aura accès à un service de l’Etat – permis de conduire, système hospitalier… – ou à des services privés – assurances, télécommunications, banques… , il sera très facile de suivre les activités de la population. Le PDG de la société MindTree’s IT Services, qui s’est vu confier par le gouvernement la maintenance informatique du système de l’UID, a déclaré dans une interview accordée au site ComputerWeekly.com que « le principe du numéro d’identification aidera une société démonétisée » dans la mesure où il sera possible de payer avec sa seule empreinte digitale, tous les vendeurs devant être dotés de lecteurs biométriques.
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En France aussi, la loi récemment votée par l’Assemblée va permettre le fichage de presque toute la population.
Il s’agit de compléter les fichiers de police qui, jusque-là, regroupaient les personnes ayant eu affaire à la justice de près ou de loin. Le gouvernement va créer le « fichier des gens honnêtes ». En feront partie, les citoyens possédant la nouvelle carte d’identité biométrique contenant notamment des données sur les empreintes digitales.
Un danger pour les libertés publiques si ce fichier était étendu aux enquêtes policières. Malgré tout, cela devrait pourtant avoir lieu puisque les députés UMP sont pour et que c’est cette assemblée à majorité de droite qui s’apprête à valider cette extension. Pourtant cette loi ne profitera sans doute pas tant que cela aux citoyens. En effet, pour lutter contre la délinquance, le fichage n’a pas encore fait ses preuves, pas plus que la vidéosurveillance… Alors ?  

A propos werdna01

Hors des paradigmes anciens et obsolètes, libérer la parole à propos de la domination et de l’avidité dans les domaines de la politique, de la religion, de l’économie, de l’éducation et de la guérison, étant donné que tout cela est devenu commercial. Notre idée est que ces domaines manquent de générosité et de collaboration.
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