« Syndicats filous, salariés floués », le livre qui fait polémique

blog de Cyril Lazaro – jeudi 5 avril –

Syndicats filous, salariés floués : l’impitoyable univers

(315 pages, 18,25 €, éditions Max Milo)
A l’heure où Nicolas Sarkozy taxe les syndicalistes de donner dans la politique, les journalistes Anne-Sophie David et Benoît Broignard publient une enquête de fond sur le syndicalisme français.
Et autant dire que dans Syndicats filous, salariés floués, tout le monde en prend pour son grade, à commencer par l’honnêteté des pratiques et la transparence des méthodes du côté des salariés comme du côté du patronat.   
Voilà un ouvrage qui fourmille d’arguments pour ceux qui souhaitent une réforme en profondeur de l’actuel système du syndicalisme en France, devenu très peu représentatif des salariés, ces derniers étant de moins en moins syndiqués. 
En ouvrant ce livre, se révèle à nous l’impitoyable univers de l’entreprise où de grosses sociétés n’hésitent plus à s’adjoindre les services de boîtes privées spécialisées dans le renseignement, ces dernières infiltrant les unités syndicales, parfois à des niveaux très élevés afin de semer la pagaille ou, plus simplement, pour obtenir toutes les informations nécessaires pour agir.
 Infiltrées comme s’il s’agissait de réseaux du crime organisé, les cellules syndicales ne sont pas non plus en reste pour obtenir des garanties, voire des passe-droits d’importance. En définitive, s’il ne sert plus vraiment le devenir des salariés, le syndicalisme serait au moins devenu un véritable business pour ceux qui sont fortement impliqués dans le système. Voilà un ouvrage qui promet de déclencher la polémique…
Source actualitte.com 
Enquête sur des syndicats infiltrés par des espions
Un livre à paraître demain révèle les techniques inavouables de certains patrons pour espionner les syndicalistes. Et, dans ce domaine, l’imagination n’a pas de limites.
Les journalistes Benoît Broignard (qui ne souhaite pas être reconnu) et Anne-Sophie David.
Les journalistes Benoît Broignard (qui ne souhaite pas être reconnu) et Anne-Sophie David.
C’est un livre qui va faire du bruit. « Syndicats filous, salariés floués », publié demain, lève un sacré lièvre. Les deux auteurs affirment — témoignages à l’appui — que certains patrons font appel aux services de sociétés spécialisées dans la sécurité pour espionner leurs syndicats. Seuls le DRH et le responsable sécurité de l’entreprise sont mis dans la confidence. Revue de détail des méthodes employées.

Les faux vigiles. C’est la première étape. La société de sécurité remplace les vigiles habituels par ses propres hommes. En toute discrétion, ces derniers écoutent les conversations des salariés, discutent avec eux, les observent… Chaque soir, après leur journée de travail, ils font un rapport circonstancié, transmis au patron.

Les « implants ». Encore plus incroyable, un ou des consultants de l’entreprise de sécurité se font embaucher en toute discrétion. Stagiaire ou intérimaire, on leur fabrique une « couverture » sur mesure. « On (leur) trouve un appartement. On (leur) crée une histoire de rupture sentimentale », détaille un consultant en gestion de crise sociale repenti. « Il faut qu’il(s) sympathise(nt) dans l’usine, qu’il(s) aille(nt) faire les barbecues le week-end avec les collègues et en priorité ceux syndiqués. » Un « implant » a aussi pour mission de se faire élire représentant syndical. Une position stratégique qui lui permet d’informer le patron en direct des positions syndicales et de… « semer la zizanie entre les différents syndicats ». Quelques dizaines de ces implants seraient actuellement en activité… L’un d’entre eux est même parvenu à se faire élire responsable syndical au niveau fédéral !

Les faux journalistes. Les syndicalistes sont poursuivis jusque dans les cafés aux alentours de leurs usines. Là, des consultants, qui se font passer pour des journalistes les attendent au comptoir pour recueillir leurs témoignages.

Le cas Molex. Après deux ans de lutte, les salariés de l’usine Molex à Villemur-sur-Tarn ont tous été licenciés en 2010. Ce qu’ils ne savent pas, c’est qu’ils ont été espionnés durant un an par Synergie globale. En septembre 2009, des vigiles ont été embauchés pour les écouter. En octobre, un « implant » a été placé au cœur de l’entreprise. Les stocks de l’entreprise ont été vidés en pleine nuit grâce à des camions de transporteurs « amis », conduits par des routiers polonais qui ne parlaient pas français et ne pouvaient donc pas communiquer — ni sympathiser — avec les grévistes. Au pic de la crise, les salariés ont séquestré leur patron. Pour le libérer, la société de sécurité avait mobilisé 80 vigiles dans un hôtel à proximité. « Ils étaient prêts à foncer dans le tas », assure le consultant en sécurité. L’ordre n’a toutefois jamais été passé.      Source leparisien.fr

A propos werdna01

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