Le Monde 24/04/2012
Le premier tour de la présidentielle, dimanche, a sacré Marine Le Pen, et ses 17,9 %, « faiseuse de roi » pour le second tour.
Dès lundi, François Hollande (28,6 % des voix selon les résultats définitifs) et Nicolas Sarkozy (27,2 %), ont ardemment courtisé les électeurs frontistes. Pour le président sortant, qui a raté son pari de se placer en tête au premier tour pour mettre la dynamique de son côté, l’enjeu est vital. S’il veut l’emporter, le candidat de l’UMP doit absolument récupérer la grande majorité des électeurs de l’extrême droite, dont certains avaient voté pour lui en 2007, séduits par son discours sur le travail et le pouvoir d’achat.
Une stratégie risquée, car en intensifiant son discours sur l’immigration et la sécurité, Nicolas Sarkozy risque d’effaroucher les électeurs centristes.
Si François Hollande dispose, lui, d’une plus grande réserve de voix, il ne veut pas « laisser à Sarkozy les électeurs du FN« , précisant que certains « viennent de la gauche« . « C’est ma responsabilité de m’adresser tout de suite à ces électeurs qui n’adhèrent pas forcément aux idées du FN, l’obsession de l’immigration en particulier, mais qui expriment, avant tout, une colère sociale« , a-t-il lancé.
Ce mardi, Nicolas Sarkozy sera en déplacement à Longjumeau, dans l’Essonne, François Hollande dans l’Aisne, avec pour mission commune de poursuivre l’opération séduction.
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