Vrai travail : le déshonneur de Sarkozy

Ze Rédac – jeudi 26 avril 2012 – par Dante 
Sur quel chemin nauséeux s’est donc fourvoyé, volontairement Nicolas Sarkozy ? Le chemin du vrai travail, version 2012 de la France qui se lève tôt.
Comme s’il y avait la France qui se lève tard, il y aurait donc la France du faux travail, comprenez les assistés, les fonctionnaires, et les syndicalistes. La bête boire pour Sarkozy ! Comme ils furent la bête noire de Vichy. D’ailleurs, l’Humanité ne s’y est pas trompe ce matin qui publie 2 photos en Une  : celle de Sarkozy et de Pétain, accompagnés d’une citation attaquant les syndicats à 70 ans d’intervalle.
  
Jusqu’au bout, le candidat UMP aura donc choisi de pousser les feux de la division, de l’extrême-droitisation, de la tentative de pulvérisation de ces corps intermédiaires qu’il déteste au point de les avoir fait siffler dans chacun de ses meetings depuis le lancement de sa campagne.
Pour quel résultat ? Bien piètre à dire vrai. Car comme le disait  Le Pen père en son temps,  les Français préfèrent toujours l’original à la copie et en la matière, il y a quelque chose de malsain, d’effrayant même à voir un Président sortant, candidat à sa propre succession vomir sur des acteurs sociaux avec lequel il est censé négocier plusieurs fois pendant un quinquennat. On peut l’attendre d’un parti d’extrême-droite, qui n’a pas vocation à prendre le pouvoir, malgré le score ahurissant de Marine Le Pen, mais c’est inacceptable de la part d’un grand parti républicain.
Cette dérive sarkozyste, délétère et morbide, trouvera son paroxysme le 1er mai pour cet étrange meeting place du champs de mars. Alors qu’à un jet de pierre, le FN manifestera en masse sous la statue de Jeanne d’arc  et la gauche au côté des syndicats. 3 cortèges… Et quasiment du deux contre un. Car on ne voit pas trop quel flot, quels mots charriera Sarkozy ce jour là, pour se différencier du cortège Le Pen et tirer à boulet rouge sur le cortège syndical. Ce triptyque du premier mai avec ce ” vrai travail ” comme arme de destruction massive de l’élan socialiste aura fini de plonger cette présidentielle 2012 dans le caniveau de l’histoire de la droite républicaine.
D’ailleurs, la révolte gronde à l’UMP et les digues vont lâcher. Car on ne peut pas impunément raconter n’importe quoi, dédiaboliser le Front National, parti d’extrême-droite, parti anti-républicain au point où le fait jour après jour Nicolas Sarkozy.
Et son sésame du second tour, ce vrai travail pestilentiel, nous ramène aux heures les plus noires de notre histoire. Ce vichysme latent qui semble avoir encore de beaux jours devant lui.
Mais on brûle de poser la question à Nicolas Sarkozy : Liliane Bettencourt a-t-elle un vrai travail ? Ou Patrice de Maistre ? Le vrai travail est-il à Gandrange ou dans les salons du Crillon où des travailleurs du CAC 40 déjeunent en écoutant le meeting de leur champion ?
Le vrai travail, est-ce la mère de famille qui rame avec ses ménages et son emploi de caissière ou bien les amis de Vincent Bolloré ?
Sarkozy devrait avoir honte de manier des concepts aussi sulfureux qui ne lui éviteront ni la défaite ni l’explosion de son camp.
On a envie de lui rappeler cette phrase de Churchill après les accords de Munich : il a choisi le déshonneur et il aura la guerre…

A propos werdna01

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