Mode de vie – A Amboise, vivre dans une yourte

La Nouvelle République 06/05/2012

A Amboise il choisit la yourte, maison au goût nature

Joseph a réalisé son rêve : vivre dans une yourte. Ni farfelu ni hors du monde, le jeune homme profite d’un mode de vie qui ne renie pas le modernisme.

A droite, le petit cabanon accueille la douche, les toilettes sèches, mais aussi la machine à laver.

Vraiment rien du baba cool attardé, ni dans l’allure ni dans les propos. Tout juste se définit-il comme « un hippie civilisé ». A 24 ans, Joseph est un garçon posé qui, après deux ans d’études dans le milieu médical est parti un an pour une mission humanitaire au Salvador. « Il s’agissait d’un travail d’éducation auprès des jeunes des bidonvilles, pour leur éviter d’être enrôlés dans des gangs. »

Puis le jeune homme part quelque temps en Afrique : « Là-bas, j’avais vu une très belle hutte, que j’avais prise en photo. Cette image me hantait et je me disais que j’aimerais vivre dans ce genre d’habitation. » A son retour il se renseigne sur les yourtes et met tous les atouts de son côté pour convaincre son amie. « Elle a mis une condition pour accepter de vivre dans une yourte : avoir le même confort que dans une maison. »

 

Encore fallait-il acquérir une yourte et surtout trouver un terrain pour l’installer. « Il est très difficile d’obtenir l’autorisation d’installer une yourte, il y a beaucoup de contraintes administratives. Des gens de la région d’Amboise nous ont proposé de venir chez eux. La yourte nous l’avons trouvée sur un site d’annonces pour 3.600 €. En ajoutant les branchements pour l’eau et l’électricité le coût total a été d’environ 5.600 €. »

 A l’abri des regards derrière de grands murs la yourte offre un espace de vie de 30 m². « La première fois que nous l’avons montée, cela a été la galère. Nous étions vingt-cinq et cela a duré une journée. La dernière fois il a fallu moins de trois heures à neuf. En fait, il est nécessaire de la démonter et de la remonter régulièrement pour la stabilité, car ça finit par bouger. Par contre cela résiste très bien aux vents forts. » Parquet au sol, poêle (très efficace) qui trône au milieu de la pièce, grand lit dans le fond, canapé à gauche, à droite le coin cuisine, quelques éléments mobiliers, l’ordinateur… Rien ne manque pour bien vivre dans ce cocon. Un petit cabanon attenant de 5 m² accueille la douche, les toilettes sèches, la machine à laver.

« Je ne regrette pas d’avoir fait ce choix, j’ai même parfois du mal à me retrouver dans un appartement. Par contre plus tard j’aimerais bien acquérir une yourte plus grande. » Désormais, même les parents de Joseph ont accepté le mode de vie de leur fils : « Lorsque je leur avais parlé de cette idée, ils me prenaient pour un taré et m’envoyaient même des annonces de location d’appartements ! ». Finalement, Joseph leur a démontré que la yourte ce n’était pas mauvais pour la santé.

Pascal Laurent