Grande-Bretagne – Le jubilé de la reine

Le Monde 04/06/2012

Un millier de bateaux ont descendu la Tamise pour célébrer les 60 ans de règne d’Elizabeth II. Plusieurs millions de personnes ont bravé hier le vent et la pluie pour assister à ce spectacle inédit depuis 350 ans.

 Elizabeth II : soixante ans de règne, et de majesté

A 86 ans, elle est, comme le rapporte le LA Times, « l’énigme la plus familière » de Grande-Bretagne.

Une personnalité auréolée de mystère, « rayonnante » et « touchée par la grâce » ; « un roc inamovible dans un monde frappé d’effervescence », résume, louangeur, The Independent.

 Dimanche, à l’occasion du jubilé de diamant couronnant ses soixante années passées sur le trône (lire notre dossier) – le second plus long règne de l’histoire britannique après celui de sa trisaïeule Victoria (63 ans) -, la reine Elizabeth II a été célébrée avec le faste et la majesté qui siéent à son rang.

 A Londres, sous un ciel pluvieux, une gigantesque parade nautique d’un millier de bateaux a descendu la Tamise, fleuve intimement lié à la monarchie.

Si la souveraine, chef d’Etat de 16 pays et du Commonwealth (54 Etats), inspire, encore aujourd’hui, une déférente admiration, c’est peut-être, estime le Daily Telegraph, parce qu’elle incarne l’inaltérable unité de la nation. Et cela alors même que la société s’est considérablement diversifiée depuis 1952, année de son accession au trône (6 février), soulignent de concert le CS Monitor et le Guardian.

Ceci, conjugué à son grand sens du devoir (WSJ), explique pourquoi la reine jouit d’une popularité hors norme bien au-delà du Royaume-Uni. D’après un récent sondage, elle est, pour 35 % de ses sujets, le plus grand monarque de l’histoire britannique, devant Victoria (24 %) et Elizabeth I (15 %), indique le Daily Telegraph.

Pas de quoi décourager le mouvement républicain, pourtant largement minoritaire (13 % de la population), prophétise le Guardian. Et The Independent de conclure, avec un zeste d’humour tout britannique : « Un instant, nous nous soulevons, et celui d’après, nous agitons le drapeau. Quels drôles d’oiseaux nous faisons ! »