La BCE bientôt à court de munitions pour sauver la zone euro

Reuters – vendredi 6 juillet 2012  – Paul Carrel
FRANCFORT (Reuters) – La Banque centrale européenne (BCE), en ramenant son principal taux directeur à 0,75%, du jamais vu, et en réduisant à pratiquement zéro la rémunération des dépôts à 24 heures, a presque épuisé ses armes de politique monétaire conventionnelle.
Si la crise de la zone euro devait s’aggraver, la banque centrale des pays de l’euro n’aura plus qu’à se résoudre à prendre des mesures qui lui déplaisent, notamment parce qu’elles ne sont pas sans danger. Il s’agirait d’acheter de la dette d’Etat, une éventualité qui hérisse la Bundesbank, son principal actionnaire, ou alors offrir de nouveaux prêts bon marché aux banques, ce qui ne va pas sans risque.
« Il ne faut pas se faire d’illusions. La BCE ne peut pas à elle seule assurer la bonne navigation de l’économie et des marchés », a prévenu vendredi Jörg Asmussen, membre de son directoire, au lendemain de la décision de politique monétaire de la BCE. « Il y a des limites à ce que nous pouvons faire ».
Jens Sondergaard, économiste chez Nomura, espère dans un premier temps, comme certains de ses confrères, une nouvelle baisse d’un quart de point du coût du crédit en août. Ce qui réduirait le taux de refinancement à 0,5%. Jens Sondergaard croise les doigts pour que l’économie de la zone euro redémarre ensuite vers la fin de l’année.
Parmi les options envisageables, le fonds permanent de secours de la zone euro, le Mécanisme européen de stabilité (MES), qui sera opérationnel d’ici quelques jours, pourrait lui aussi intervenir sur le marché obligataire pour faire baisser les coûts de l’emprunt.
Mais ses ressources ne sont pas inépuisables. Il dispose d’une enveloppe maximum de 500 milliards d’euros dont une centaine de milliards est déjà réservé aux banques espagnoles.
En cas de lourdes pertes, la BCE pourrait devoir se tourner vers ses actionnaires – les 17 banques centrales de la zone euro – pour se recapitaliser à nouveau. Théoriquement, la BCE et les banques centrales nationales de la zone peuvent totaliser des fonds d’environ 700 milliards d’euros si tous les actionnaires remplissent leurs obligations. Mais une partie d’entre elles pourraient ne pas être en mesure de participer.

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