Festival d’Avignon –  » Ten Billion  » et les « Anneaux de Saturne » : Katie Mitchell au chevet de la planète malade

Nouvelle star des scènes européennes, la Britannique Katie Mitchell part en croisade contre la destruction de notre planète avec deux pièces montées au Festival d’Avignon, dont « Ten Billion », où elle donne la parole au scientifique Stephen Emmott.
« Si un astéroïde menaçait de s’écraser sur Terre, est-ce que vous ne réagiriez-pas ? », demandent Katie Mitchell et Stephen Emmott dans « Ten Billion » (dix milliards), le nombre d’habitants qui pourrait bientôt peupler la planète, contre 7 milliards aujourd’hui.
« Les Anneaux de Saturne », également monté par Katie Mitchell, d’après le roman de l’Allemand W.G Sebald, est une pièce plus poétique et contemplative, promenade solitaire d’un personnage sur la côte est de l’Angleterre, ravagée par les hommes.
l’Angleterre, ravagée par les hommes.
« J’adore ce roman et j’adore cette côte sur laquelle Sebald écrit, c’est l’un de mes endroits préférés en Grande-Bretagne », confie Katie Mitchell à l’AFP. Elevée à la campagne par des parents adeptes du retour à la terre, Katie Mitchell s’insurge des atteintes contre l’environnement.
« Depuis que j’ai rencontré Stephen Emmott, il y a trois ans, je connais mieux les raisons pour lesquelles nous sommes dans cette situation et ce que pourrait être notre avenir », ajoute-t-elle. « Je pense qu’il s’établit un dialogue entre  » Les Anneaux de Saturne  »  et  » Ten Billion « . L’une est une célébration d’un petit morceau de côte vulnérable qui commence à disparaître, l’autre montre des faits, concernant les atteintes de l’Homme à la planète, et ce qui risque d’advenir », explique-t-elle.
La voix de la science
« C’est quasiment un défi de faire une pièce animée à partir d’un homme qui pense en marchant », explique Katie Mitchell à propos des « Anneaux de Saturne », présenté en allemand surtitré à Avignon, à partir de dimanche. « Il faut inventer de nouvelles formes ». « Trois acteurs font les pensées et d’autres font les bruits », raconte l’artiste. Bruits de pas, de la mer, des nuages, des branches qui craquent. Une autre personne est chargée des bruits abstraits, émis à partir d’objets.
« C’est en réalité une pièce sonore », commente Katie Mitchell.
Des boîtes renferment aussi toutes les textures de la côte où chemine le promeneur : pierre, sable, gravier, sous-bois.
Moins contemplative, « Ten Billion », présentée à partir du 23 juillet, comporte trois parties. La première se penche sur le passé et les activités humaines qui ont ravagé l’environnement : l’utilisation abusive de l’eau, les moyens de transport, l’industrie, les émissions de CO2…
La seconde porte sur la situation actuelle et comment les différents éléments s’imbriquent entre eux. La troisième partie se tourne vers l’avenir.
Pour Katie Mitchell, la difficulté était de rendre compréhensibles, sans simplification, les notions expliquées par Stephen Emmott, de faire entendre la voix de la science au public. « Les informations sont incomplètes ou morcelées », estime le scientifique dans l’interview présentant la pièce, déplorant la difficulté des chercheurs à communiquer avec ceux qui ne font pas partie du cénacle.
Il regrette aussi que très peu de laboratoires tentent « une modélisation au niveau général de la planète ».
« Comment le public pourrait-il se faire une idée juste des choses et avoir un comportement rationnel en ignorant les éléments les plus importants ? », s’interroge le scientifique qui montera lui-même sur scène.
TV5MONDE AVIGNON (AFP) – 08.07.2012  Par Dominique SIMON © AFP 

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Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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