La Rochelle – Des plaies toujours à vif après la défaite « Royal » : Conseil Municipal houleux

Sud-Ouest 10/07/2012 Par Marie-Claude Aristégui

La Rochelle : le clan Falorni claque la porte du conseil municipal

La défaite « Royal » a laissé des plaies toujours à vif. Ambiance très dure lundi soir. Falorni, Fountaine, Priou, Malbosc et Ammouche ont quitté la séance
Entre deux élus MoDem et deux communistes,dans la salle du Conseil municipal, c’est là que doivent désormais siéger le député Olivier Falorni, désormais simple conseiller municipal (il a démissionné de son poste d’adjoint aux finances) et sa suppléante, conseillère municipale également, Patricia Friou. Rappelons qu’ils ont été exclus du PS.
Ils découvrent ces nouvelles places en arrivant, hier soir. De toute façon, ils ont déjà la mine crispée. On comprend vite que le petit Conseil municipal paisible annoncé, sera au contraire houleux. Violent en fait.
« Un cap a été passé »
Tout de suite, Jean-François Fountaine, élu PS, grand supporter d’Olivier Falorni (et éventuellement candidat aux prochaines élections municipales de La Rochelle), prend la parole et s’adresse au maire Maxime Bono.
« Les délégations accordées aux élus procèdent de votre décision. Alors je m’interroge. Lors du dernier Conseil municipal, vous avez tenu des propos apaisants qui ne sont pas compatibles avec un retrait de délégations. Il faut que vous admettiez qu’un cap a été passé, des élections ont eu lieu et la situation politique est nouvelle.
Si vous retirez ses délégations à Patricia Friou, à moins qu’elle ne le souhaite bien sûr, c’est une pratique sectaire. Soit vous êtes dans une logique de rassemblement et dans ce cas, rassurez Patricia Friou. Si ce n’est pas le cas, dites-le clairement pour que nous puissions en tirer les conséquences ».
Maxime Bono s’efforce de rester calme. Et semble y parvenir. Il explique les équipes municipales sont composées en fonction d’accords politiques et que l’équipe majoritaire se voit doter de responsabilités particulières. Et poursuit : « Le groupe PS m’a fait savoir qu’il ne souhaitait plus qu’Olivier Falorni et Patricia Friou fassent partie de ce groupe. Et il souhaite donc que les délégations affectées au groupe restent au groupe PS. Voilà. je prendrai une décision à cet égard. Sinon, je vous rassure, j’ai bien compris qu’Olivier Falorni avait élu député. Il portera des dossiers au nom du Conseil municipal tout entier. Il faudra travailler ensemble ».
Panne de micro
Olivier Falorni veut rétorquer. Hélas, son micro ne marche pas. « C’est comme à l’Oratoire, ironise-t-il ». Maxime Bono riposte : « Je n’y suis pour rien. Mais à l’Oratoire, je ne regrette pas d’avoir mis le micro dans ma poche. Sinon, on faisait courir un risque à la démocratie ».
« Démocratie… », ironise encore, Olivier Falorni. Lui aussi parle de sectarisme. Jean-François Fountaine se moque d’un Conseil municipal qu’il qualifie de « Désirs d’avenir ».
Olivier Falorni peut finalement s’exprimer. « Je vous ai écouté, dit-il au maire. Vous ne nous avez pas donné de réponse et je ne pourrai pas continuer à assister à cette parodie de démocratie ».
C’est au tour de Jean-François Fountaine, toujours à l’intention du maire : « Vous avez votre liberté, nous avons la nôtre. Je ne participerai pas non plus ». Et dans la foulée, lui-même, Olivier Falorni, Patricia Friou, Pierre Malbosc (PRG) et Soraya Ammouche (PRG) quittent la séance.
Jaumouillié adjointe
« Votre attitude est offensante. Soit il s’agit d’une provocation et je n’ai pas envie de vous suivre dans cette direction. Soit tout simplement, votre attitude n’est pas correcte », commente Maxime Bono. Le calme revient. Les élus procèdent à l’élection de l’élu qui remplacerait Olivier Falorni au poste d’adjoint aux finances. Les deux « MoDem » n’y participent pas. Ceux qui sont partis, non plus, évidemment.
Seule candidate, Nanou Jaumouillié (également secrétaire de la section locale du PS) a été élue avec seulement 29 voix sur 41 votants.
Maxime Bono veut « oublier très vite »
« C’est une demi-surprise », a commenté Maxime Bono, hier soir, en marge de la séance du Conseil municipal.
« Il y a des mots qui m’ont secoué, blessé, mais il ne faut pas s’arrêter à ça. Réduire ce Conseil municipal à Désirs d’avenir, c’est agaçant, je ne suis pas membre de Désirs d’avenir, je m’en moque. On me rappelle aussi que les urnes ont parlé, je le sais. Cela dit, il y a des règles au sein des groupes. Elles concernent les placements dans la salle et les délégations. Le départ des cinq élus témoigne du décalage qui existe entre une grande majorité du Conseil. Cela va même au delà puisqu’il y a eu un nombre de votes blancs supérieurs à celui des élus de droite pour l’élection de Nanou Jaumouillié. Certains considèrent que maintenant ça suffit. Et moi aussi. Je souhaite qu’on se concentre sur d’autres sujets. Je veux oublier très vite. Je pense ce soir n’avoir pas participé à cette violence. Et demain (ce soir, NDLR), à la réunion de la Communauté d’agglomération, je n’ai pas l’intention de retirer des délégations ».

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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