Portail Internet Drias – Les futurs du climat : www.drias-climat.fr.

Sud-Ouest le 05/08/2012 Par Jean-Denis Renard

Météo : d’un simple clic, tout sur les climats futurs

Sur le nouveau portail Internet Drias, on peut maintenant visualiser à l’échelle locale l’évolution du climat au cours du siècle à venir

Bordeaux 6 Aout 2008 ORAGE, FOUDRE, ECLAIR de NUIT au dessus de la Place de la Bourse. Dans la nuit de Mercredi à Jeudi , Météo France a émis une vigilance orange dans plusieurs départements, notamment celui de la GIRONDE série été galerie photo – David Thierry ( Place de la Bourse ) 20080807T.DAVIDDAV_4936 COPIE (David Thierry)
Dans les années 1970, Marmande connaissait 50 à 60 journées d’été par an, c’est-à-dire des journées dont la température moyenne s’établit à plus de 25 °C. Dans cette ville du Lot-et-Garonne, il y en aura probablement entre 70 et 80 à l’horizon 2035, si l’on se fonde sur le scénario dit « pessimiste » du modèle climatique Aladin de Météo France. Dans cette même décennie 1970, il tombait entre 800 et 900 mm d’eau par an à La Rochelle. Selon le scénario pessimiste du modèle Arpège de Météo France, un régime plus sec sévira en 2085, avec une moyenne annuelle comprise entre 500 et 600 mm dans la préfecture de Charente-Maritime.
On pourrait multiplier les exemples. Jours de froid, précipitations, températures minimales : de nombreux paramètres peuvent être rentrés pour la ville de votre choix à partir du portail Internet Drias – Les futurs du climat. Celui-ci est accessible depuis le mois dernier à l’adresse www.drias-climat.fr. Lancé il y a trois ans dans le cadre du plan national d’adaptation au changement climatique, il vise à mettre à disposition du grand public, des décideurs et des chercheurs d’autres disciplines, la science produite dans les laboratoires spécialisés.
Au rang de ceux-ci, le CNRM, le Centre national de recherches météorologiques (Météo France/ CNRS), l’Institut Pierre-Simon-Laplace des sciences de l’environnement (IPSL), que dirige le Bordelais Hervé Le Treut, et le Centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique (Cerfacs). La nouveauté est double. C’est d’abord une batterie impressionnante de données sur le climat français à échéance 2035, 2055 et 2085 (les trois dates retenues pour les simulations cartographiques) qui est désormais vulgarisée en libre accès.
Une précision à 8 kilomètres
La finesse géographique est inédite. Les progrès des modèles climatiques – des modèles mathématiques qui anticipent les climats du futur à partir des données de terrain collectées depuis 150 ans – permettent d’approcher les changements climatiques à venir avec une précision de 8 kilomètres. C’est là un outil essentiel pour anticiper l’impact du climat sur l’environnement proche, les ressources en eau comme l’avenir agricole et forestier.
Conscient de l’enjeu, le Conseil régional d’Aquitaine a par exemple confié l’an dernier une mission à Hervé Le Treut pour appréhender la réalité des évolutions climatiques à l’échelle de son territoire. Les conclusions de l’équipe scientifique rassemblée pour ce faire sont attendues pour fin 2012 et entreront en résonance avec les simulations de Drias. « Jusqu’ici, nous disposons de peu d’atouts pour préparer des politiques d’adaptation au changement climatique, sauf sur le trait de côte ou sur le sujet précis de la forêt aquitaine, objet d’une étude de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra). Une étude qui zoome sur la région nous permettra d’identifier les futurs éléments de vulnérabilité, qu’il s’agisse de la viticulture ou des activités de montagne », précise Peggy Kançal, la conseillère régionale (EELV) en charge du plan climat du Conseil régional.
Plus chaud et plus sec
Pour le Sud-Ouest, les simulations présentées sur Drias précisent des grandes lignes déjà identifiées. En gros, il fera de plus en plus chaud et de plus en plus sec à mesure que les décennies s’écouleront. Les différents modèles présentés ne donnent pas exactement les mêmes résultats mais ont de plus en plus tendance à « coller » les uns aux autres.
La principale incertitude est relative au choix du scénario. Trois options sont laissées à l’utilisateur du « parcours expert » de Drias : pessimiste, intermédiaire, optimiste. Elles sont calquées sur les scénarios du Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat (Giec) relatifs aux émissions d’origine humaine de gaz à effet de serre, ceux qui sont responsables du réchauffement climatique. Soit on laisse faire (scénario pessimiste), soit on régule un peu (intermédiaire), soit on s’engage sur la voie d’une économie planétaire réellement décarbonée (optimiste).
Le choix de l’option change tout. Alors que la température maximale de la journée (en moyenne annuelle) dans l’essentiel de la région était comprise entre 16 et 18 °C en 1970, elle passerait dans la fourchette 18-20 °C en 2055 selon le scénario pessimiste du modèle Arpège, avec des pointes entre 20 et 22 °C à l’intérieur de la Gironde et des Landes. Elle pourrait être inférieure de 2 °C selon le scénario optimiste. C’est bien plus qu’un détail. 

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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