WikiLeaks – Le feuilleton Julian Assange n’est, semble-t-il, pas près d’atteindre son épilogue.

Le Monde du 20/08/2012

Assange : le bras de fer diplomatique continue

Dimanche, pour la première fois depuis le 19 juin – date à laquelle il s’est retranché à l’ambassade équatorienne à Londres -, le fondateur de WikiLeaks a effectué une apparition publique remarquée. Depuis le balcon de l’ambassade, il a remercié tous ceux qui l’ont aidé afin d’éviter une extradition vers la Suède, où il est suspecté de viol et d’agression sexuelle sur deux jeunes femmes – allégations qu’il nie fermement.

 Il a notamment exprimé sa gratitude au gouvernement équatorien, qui lui a accordé l’asile diplomatique le 16 août. Cette intervention publique risque de compliquer encore un peu plus le casse-tête diplomatique entre Londres et Quito. Malgré les recours de Julian Assange, la Cour suprême britannique avait en effet laissé le champ libre, en juin, pour son extradition vers la Suède, où la justice souhaite l’interroger. Celui-ci redoute que ce transfèrement soit le préalable à une extradition vers les Etats-Unis, où il devrait potentiellement répondre d’espionnage pour avoir publié sur son site des centaines de milliers de documents confidentiels américains.

Dans le bras de fer larvé qui l’oppose aux autorités britanniques, l’Equateur a reçu un soutien de poids de l’Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA), à l’issue d’un sommet convoqué d’urgence samedi soir à Guayaquil (nord-ouest de l’Equateur). Les ministres des affaires étrangères du bloc ALBA, qui comprend notamment le Venezuela, Cuba et le Nicaragua, ont averti le gouvernement britannique que l’entrée de la police dans l’ambassade pour y arrêter Julian Assange aurait « de graves conséquences dans le monde entier ».