De l’attention au règne animal pendant les chaleurs

La Nouvelle république 21/08/2012

 » Les vaches sont comme nous elles cherchent l’ombre ! « 

Ces fortes chaleurs n’inquiètent pas outre mesure les éleveurs, avec une attention particulière toutefois pour les volailles et les porcs.

Les prim’holstein de Julien, « elles sont comme en vacances, à l’ombre au bord de la rivière. » – (Photo NR, Jérôme Dutac)

Sur sa ferme située au Poely, à deux minutes du château de Cheverny, Julien Dufraine encaisse tranquillement les 27° de ce lundi matin. Le plus dur semble passé, les records du week-end dernier s’éloignent, tant mieux pour le troupeau.

 L’EARS Dufraine élève 64 vaches prim’holstein dont le lait transformé sur place en atelier produit d’excellents fromages blancs, des demi-secs, de la crème fraîche, des yaourts et des dés pour l’apéro, très demandés en ce moment.

« Les vaches sont comme nous, elles recherchent l’ombre. » Julien a cependant un œil plus attentif en ce moment et n’hésite pas à changer quelques habitudes dans le rythme quotidien. « Nous les sortons le matin en prairie juste après la traite, et nous les rentrons à midi alors que d’ordinaire, elles restent dans la plaine jusqu’à 16 h. Pour les autres, celles qui vont vêler prochainement, c’est l’autonomie totale, elles sont libres d’aller et de venir entre l’étable, la prairie et le bord de la rivière très ombragé. »

«  L’une de nos vaches a eu un coup de soleil  »

Comme l’humain, la vache n’apprécie pas trop l’effort sous le cagnard, « elles produisent moins de lait, s’alimentent moins et il faut veiller à ce qu’elles ne manquent pas d’eau, une centaine de litres par jour ! »
Veiller aussi aux inconscientes, celles qui vont se laisser surprendre par le coup de soleil. « Cela nous est arrivé l’an dernier, l’une de nos vaches a eu un coup de soleil sur le dos, assez sérieux, elle perdait de la peau, par petits lambeaux. On l’a mise à l’ombre. »

 À tout prendre, Julien préfère encore ces fortes chaleurs aux grands froids, « Les animaux n’en souffrent pas plus, en revanche, les conditions de travail sont rendues beaucoup plus compliquées avec le gel. »

Jacky Pelletier, président de l’Établissement départemental de l’élevage, relativise les effets de cette canicule. « Les animaux sont constitués pour vivre dans la nature et s’acclimatent vite. Lorsqu’ils sont dans des bâtiments, il convient de bien ventiler. Dans certaines circonstances, notamment au moment de la traite, lorsque les vaches sont nombreuses dans un espace assez réduit, il est possible de pulvériser de l’eau. C’est une technique largement utilisée dans les pays chauds. »

 La chaleur, c’est aussi l’arrivée des mouches et des infections, notamment aux yeux. « Attention aussi aux vaches qui doivent vêler. À plus de 40°, elles risquent d’avorter… »
Dans ce monde de l’élevage, la volaille et le porc seraient les plus fragiles à ces hausses de température. La moindre panne de ventilation dans un de ces gigantesques bâtiments peut se révéler dramatique, en quelques heures seulement.

Henri Lemaire 

Le Dauphiné 

Dans l’Allier 11 000 poulets élevés en batterie tués par la canicule

L’élevage n’a pas résisté aux fortes chaleurs de ces derniers jours. Les volailles ont commencé à mourir samedi, puis l’hécatombe a continué jusqu’au lendemain.

 » On a arrosé les toits, on a ouvert pour aérer, et malgré tout les poulets sont morts. Ils meurent à partir de 33°C car ils ne transpirent pas et il faisait 36,6°C dans le bâtiment », a expliqué Christian Robin, l’agriculteur