Le Monde du 20/08/2012
Le milieu du mois d’août est en général une période « politiquement sensible » en Asie de l’Est, rappelaient la semaine dernière The Globe and Mail et le Council on Foreign Relations, expliquant qu’elle coïncidait avec l’anniversaire de la reddition du Japon impérial, le 15 août 1945.
Cet été n’est pas non plus exempt de poussées de fièvre diplomatique. Dimanche, à l’aube, une dizaine de nationalistes japonais ont ainsi débarqué sur Uotsurijima, principale île des Senkaku, en mer de Chine orientale, relatent la BBC et le Walls Stret
Une initiative destinée à réaffirmer la souveraineté de Tokyo sur cet archipel inhabité au sous-sol potentiellement riche en hydrocarbures, également revendiqué par la Chine et Taïwan (sous le nom de Diaoyu). Mercredi, quatorze militants chinois venus de Hongkong avaient entrepris le même périple, suscitant l’ire des autorités japonaises.
Pékin, sans surprise, a réagi avec virulence et accusé son voisin asiatique de marcher sur ses brisées territoriales. Fustigeant son attitude « provocatrice » – y compris la récente visite de deux ministres nippons au sanctuaire controversé de Yasukuni, symbole du passé militariste du Japon -, The China Post et le China Daily lui ont enjoint la retenue.
Côté japonais, The Japan Times a appelé les deux parties à se déprendre de toute tentation nationaliste. Même si, pour The Asahi, Tokyo doit « se préparer calmement à protéger son territoire ». Et The Atlantic de conclure : « Alors que les plaies des guerres du siècle dernier sont toujours à vif, le ‘nationalisme réactif’ n’est pas le baume qui va les apaiser. Les critiques et les représailles ne peuvent qu’engendrer des conflits et, si rien n’est fait pour remédier à cette situation, aboutir à une nouvelle guerre. »
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Frédéric Baylot
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