Le président français reçoit à l’Elysée le nouveau médiateur international pour la Syrie et la principale formation de l’opposition syrienne

François Hollande s’efforce de reprendre la main dans le dossier syrien
Aux accusations d’attentisme » de la droite sur le dossier syrien, François Hollande a répliqué dès son retour de vacances en recevant coup sur coup à l’Elysée le nouveau médiateur international pour la Syrie et la principale formation de l’opposition syrienne

Le président François Hollande et le président du CNS Abdel Basset Sayda, à l’Elysée à Paris le 21 août 2012 AFP – Pierre Verdy
La France, qui assure la présidence tournante du Conseil de sécurité des Nations unies, fait ainsi de nouveau entendre sa voix même si aucune initiative concrète nouvelle n’a été annoncée depuis le déploiement d’un hôpital de campagne français à la frontière jordano-syrienne.
Paris entend continuer « de jouer un rôle de premier plan », a souligné mardi la présidence française. « Il ne peut y avoir de solution politique (en Syrie) sans le départ de Bachar al-Assad » du pouvoir, avait martelé la veille le président François Hollande après une rencontre impromptue avec Lakhdar Brahimi, nouveau médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie.
La France, avait insisté le chef de l’Etat, tout juste rentré de ses vacances au Fort de Brégançon (Var), est engagée « en faveur d’une Syrie libre, démocratique et respectueuse des droits de chacune de ses communautés ».

 Le président François Hollande et le médiateur international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, à l’Elysée le 20 août 2012 AFP – Patrick Kovarik 
Recevant mardi une délégation du Conseil national syrien (CNS), François Hollande lui a offert une tribune dont le président de cette formation, principale coalition de l’opposition syrienne, a su profiter. Abdel Basset Sayda a annoncé dans la cour d’honneur de l’Elysée que le CNS « étudiait » la formation d’un « gouvernement de transition ».
Répondant aux voeux de la communauté internationale, M. Sayda a assuré que ce gouvernement serait ouvert à toutes les composantes de la société syrienne, y compris à la communauté alaouite dont est issu le président syrien Bachar al-Assad.
Au président français, le CNS a de nouveau proposé la création d’une zone d’exclusion aérienne en Syrie, similaire à celle imposée en Libye l’an dernier, s’attirant toutefois une réponse très réservée.
Le président français a en revanche « encouragé » le CNS « à organiser un large rassemblement de toutes les forces de l’opposition » syrienne, selon l’Elysée.
C’est un bref communiqué de Nicolas Sarkozy publié dans la torpeur estivale qui avait donné le 7 août le coup d’envoi d’une campagne de l’UMP contre François Hollande. L’ancien président indiquait s’être entretenu « pendant près de 40 minutes » avec Abdel Basset Sayda, les deux hommes appelant à « une action rapide de la communauté internationale pour éviter des massacres ».
L’UMP, qui ne cessait déjà de critiquer le manque d’envergure de la diplomatie française, avait aussitôt repris la balle au bond. Son secrétaire général Jean-François Copé, parmi de nombreux autres ténors du parti, avait dénoncé « l’inertie de la diplomatie française » sur le dossier syrien, appelant François Hollande à interrompre ses vacances durablement pour prendre « une initiative diplomatique forte ».
Dans la même veine, l’écrivain-philosophe Bernard-Henri Lévy, en pointe lors de l’intervention occidentale en Libye ayant abouti à la chute du régime de Mouammar Kadhafi, avait lancé un appel à une action militaire aérienne similaire en Syrie.
Paris recherche de façon « obstinée » une solution politique en Syrie avait répliqué le chef de l’Etat qui avait interrompu brièvement ses vacances pour présider, le 11 août à Varces (Isère), les obsèques du 88e soldat français mort en Afghanistan.
TV5MONDE PARIS (AFP) – 21.08.2012 – Par Hervé ASQUIN © 2012 AFP

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Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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