Questions-clés pour comprendre le problème des Roms

Le blog de Pierre Vergès – 31 août 2012 

1 – Qu’est-ce qui définit les Roms ?  
Ils font partie de la grande communauté Tsigane, à côté des Manouches, des Gitans, et des Sintés. Les Roms sont des Tsiganes d’Europe de l’Est. 
2 – Combien sont-ils ? 
Environ 10 millions, vivant essentiellement en Europe de l’Est.  La population Rom est la plus importante minorité ethnique en Europe. Selon les ONG (Organisations Non Gouvernementales), la Roumanie compte 2,5 millions, la Bulgarie environ 800 000. En Hongrie, ils sont environ 600 000, en Slovaquie 500 000, en Serbie 400 000, et en République Tchèque 300 000. 
3 – Pourquoi quittent-ils leur pays ?  
La Roumanie et la Bulgarie sont les 2 pays les plus pauvres de l’UE. Les Roms souffrent d’un rejet du reste de la population. Selon une étude effectuée par le gouvernement roumain, 7 roumain sur 10 ne souhaitent pas qu’un Rom fasse partie de leur famille. 
4 – Où vont-ils ? 
En Italie d’abord, où il serait 556 000 selon l’association Caritas, en Espagne et en Grèce aussi (plusieurs centaines de milliers). La France, loin d’être la destination principale des Roms, en compterait …15 000 seulement. 
5 – Quelle est l’attitude des différents pays européens ? 
L’attitude varie. La Commission a débloqué une enveloppe de 17,5 milliards d’euros sur 2007 -2013 utilisée par douze Etats membres pour promouvoir l’intégration des Roms. La Roumanie, la Bulgarie, l’Italie, la Suède et l’Espagne en font partie. Pas la France.
6 – Les « Roms » sont-ils expulsés parce qu’ils se livreraient à des activités illicites ?
 
L’immense majorité des Roms vit en France dans des bidonvilles, ce qui caractérise des personnes n’ayant que de très faibles revenus. La France a mis en place des mesures transitoires qui, de fait, empêchent les Roms roumains et bulgares d’avoir accès à un emploi salarié. Ils s’inscrivent donc dans une économie de survie, avec pratique de la mendicité. Ce qui démontre qu’ils ne retirent pas de revenus d’activités illicites. 
7 – Quelle est la différence entre les Roms et les gens du voyage ?
 
Seuls les lient des origines très lointaines : la grande famille des Roms, Tsiganes, Manouches, Gitans et autres Bohémiens serait issue du même peuple nomade qui a quitté le nord-ouest de l’Inde au début du XIe siècle. En France, le terme de Roms désigne quelque 15.000 immigrés récents, roumains ou bulgares. Les 400.000 gens du voyage sont en revanche à 95 % français. Ils se définissent donc avant tout par leur nomadisme, alors que les Roms, paradoxalement, sont pour l’essentiel sédentarisés depuis les années 1960 ; seuls 10 % en Europe sont encore nomades.  
8 – Combien reviennent en France après avoir été expulsés ? 
Il faut savoir qu’au moment de l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l’UE en janvier 2007, dix Etats (France, Allemagne, Autriche, Belgique, Irlande, Italie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas et Royaume-Uni), craignant l’impact sur leur marché du travail, ont adopté des restrictions à la liberté de circulation des travailleurs issus de ces deux pays. Ces restrictions devront être levées le 31 décembre 2013. 
Environ les deux tiers des Roms reviennent en France, car la liberté de circulation des citoyens européens les autorisent à entrer en France sans formalité particulière et à y rester trois mois sans avoir à justifier d’une activité. 
9 –  A combien en France se monte l’aide au retour ?
 
 
L’aide au retour humanitaire (ARH), versée au moment du départ, s’élève à 300 € par adulte et à 100 € par enfant accompagnant. Les frais de voyage sont également pris en charge. Ce qui donne, avec ces frais, une dépense d’environ 20 000 € par personne renvoyée. En 2009, 12.323 personnes en ont bénéficié dont 10.177 Roumains et 863 Bulgares. 
10 – Ne risque-t’on pas de devoir « accueillir toute la misère du monde » ? 
Les Roms européens ne désirent pas tous quitter leur pays, loin de là. Les chiffres cités plus haut l’attestent.

A propos werdna01

Hors des paradigmes anciens et obsolètes, libérer la parole à propos de la domination et de l’avidité dans les domaines de la politique, de la religion, de l’économie, de l’éducation et de la guérison, étant donné que tout cela est devenu commercial. Notre idée est que ces domaines manquent de générosité et de collaboration.
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