Organisation mondiale du commerce ( OMC) – Adhésion russe : le défi de Moscou

Le Monde 24/08/2012

Le chemin vers l’intégration aura été long et semé de chausse-trapes. Après dix-huit ans d’âpres négociations, la Russie a fait son entrée mercredi au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), dont elle est devenue le 156e Etat membre. Une étape qui engage un peu plus le pays dans l’ère post-guerre froide et le fait entrer de plain-pied dans la communauté économique internationale.

 La Russie, en effet, était la dernière grande puissance à ne pas appartenir à l’OMC, alors qu’elle représente, avec un PIB d’environ 1 900 milliards de dollars (1 500 milliards d’euros), la neuvième économie mondiale. L’Union européenne, troisième partenaire de Moscou en termes d’importance, s’est félicitée de cette nouvelle qui, pronostique la BBC, devrait rendre le marché russe « plus accessible et plus prévisible pour les sociétés étrangères ».

Aux Etats-Unis, pourtant, les entreprises nourrissent de vives inquiétudes, craignant d’être victimes d’un traitement discriminatoire en raison de crispations géopolitiques et de barrières commerciales persistantes entre les deux pays.

 Pour Vladimir Poutine, désireux de consolider l’assise internationale de la Russie, le fait de rejoindre l’OMC ouvre des perspectives, pointe Bloomberg. Seront-elles aussi florissantes que celles qu’avait connues la Chine en 2001 ? Improbable, juge The Guardian, rappelant qu’à l’époque, le climat économique était beaucoup moins « glacial » qu’aujourd’hui et que Pékin était mieux « équipé » pour recueillir les dividendes de son adhésion.

Fin du protectionnisme, compétitivité accrue : la Russie va devoir s’adapter, non sans appréhension, note Radio Free Europe. Un défi de taille, la plupart de ses industries étant encore largement dépendantes des subsides de l’Etat.