La nouvelle République 21/08/201
Avec Annie en 2CV sur les routes du Mellois
A la fois gîte et chambre d’hôte, “ Couette et Potager d’Antan ” s’est fait une spécialité à Pouffonds : promener ses visiteurs en deudeuche.
Dans notre département, on sait aussi bien qu’ailleurs accueillir le touriste. Certains hôtes et lieux deux-sévriens ont cependant leur façon bien personnelle de recevoir, offrant parfois des services précieux ou des charmes inattendus. A découvrir cet été avec la NR.
Annie s’installe côté conducteur. « Chaque fois que je me mets au volant d’une 2CV, j’ai à nouveau 20 ans ! » D’accord, ça peut s’avérer laborieux à piloter, une 2CV. Pas de direction assistée. Pour ce qui est des vitesses, la première n’est pas synchro. Surtout, penser à mettre le starter. Dernière recommandation, sur les modèles les plus vétustes, ne pas claquer les portes. Annie Baillargeau sourit : « C’est à la fois fragile et robuste une 2CV. Mais sur les petites routes, c’est hyperconfortable, très souple. Et le véhicule attire la sympathie : il y a toujours des gens pour dire bonjour quand ils vous voient passer… »
Nids d’ombre
C’est parti pour un tour de Dolly 1986. Casquette sur le front contre les tapes du soleil, malgré les nids d’ombre des petites routes entre Pouffonds et Saint-Génard. Annie Baillargeau, au hameau de Coubortiges, tient « Couette et Potager d’Antan », hébergement (gîte et chambres d’hôte) qui, entre autres singularités, propose à ses visiteurs des balades en 2CV.
Annie fait le chauffeur. Deux formules au choix, 45 minutes ou une heure et demie. « Un jour, on s’est dit : puisqu’on partage notre maison, pourquoi pas aussi la voiture ? Et pour les gens, ça permet de partir en décapotable pour pas cher ! »
Certains viennent exprès pour ça. Le Guide du Routard en amène beaucoup. Et puis, « Couette et Potager d’Antan » est situé sur la route des vacances. Les Lyonnais qui partent pour l’Atlantique, les Bretons ou les gens du Nord qui filent vers le pays basque, s’y arrêtent pour la nuit.
Il y a seize ans, Annie Baillargeau et Alain Nicolas ont racheté une ruine. Les restes de deux anciennes fermes, peut-être trois, ont été réunis. L’hébergement a décroché l’écolabel européen. On y sert à table du bio pour l’essentiel et beaucoup de fait maison. A la saison, crêpes ou quiche aux orties sont au menu : Coubortiges est aussi le nom de la machine qui, autrefois, servait aux paysans à hacher la plante.
Les couettes de la grand-mère
Quand il a fallu baptiser le lieu, « Couette et Potager » a été choisi en souvenir des couettes de la grand-mère d’Annie, chez laquelle elle allait dormir enfant. Des matelas rembourrés de plumes de poules, dont le moelleux incomparable enveloppe encore sa mémoire.
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Frédéric Baylot
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