Et la culture ?

 Libération 15/09/2012 Par NICOLAS DEMORAND

Polyptyque

Education, sécurité, justice : trois ministères épargnés par la rigueur. Ce fut l’un des engagements de campagne de François Hollande et ce sera, du coup, la règle du prochain budget.
 Mais de la gauche il était possible d’attendre un polyptyque incluant aussi la sanctuarisation de la culture. Non pas pour s’offrir une esthétique ou une métaphysique à coups de subventions ; encore moins pour faire briller artificiellement strass et paillettes mais tout simplement pour le symbole.
 Et, de manière encore plus pragmatique, parce que la culture est pour la France une économie potentiellement très dynamique, au croisement de l’aménagement du territoire, du tourisme et du rayonnement urbain. La ville de Nantes, pour n’en citer qu’une chère au Premier ministre, en sait quelque chose, l’attractivité de la France dans son ensemble étant également liée à la puissance de ses institutions culturelles, quelle qu’en soit la forme, des musées aux festivals.
Alors où passera le rugueux rabot budgétaire, dès lors qu’il faut arbitrer entre les chefs-d’œuvre en péril, les projets en cours et ceux d’avenir ? Même si son action est dictée par la philosophie de la peau de chagrin, la ministre de la Culture semble vouloir préserver la dynamique de création culturelle, la part vivante de l’art.
Exit, donc, les rêves du précédent quinquennat, lourds, contestés, pour certains inutiles. Quant au patrimoine, sa mise en avant, son entretien, il devra aussi se contenter d’une portion nettement plus congrue. La gestion de la pénurie comme politique culturelle : une première à gauche.
 14 septembre 2012 – Bercy met la rue de Valois sous pression 

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
Cet article, publié dans Culture, Débats Idées Points de vue, Economie, est tagué , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.