Affaire Bettencourt : Philippe Courroye, l’ancien procureur de Nanterre porte plainte contre le « Monde »

  Le Nouvel Observateur 12/10/2012
L’ex-procureur de Nanterre aurait été reçu à au moins huit reprises par Sarkozy à l’Elysée entre septembre 2008 et mars 2011, selon le quotidien.
Philippe Courroye a annoncé au « Figaro », vendredi 12 octobre, qu’il s’apprêtait à porter plainte pour violation du secret de l’instruction et recel, après la publication par « Le Monde », quelques heures auparavant, de son procès verbal d’interrogatoire du 2 octobre en tant que témoin.
Nicolas Sarkozy a reçu Courroye, alors procureur de Nanterre, a huit reprises au moins entre septembre 2008 et mars 2011, au plus fort de l’affaire Bettencourt, selon ce procès-verbal d’audition.
 Toujours selon « Le Monde », ces rendez-vous, ont été inscrits dans les agendas et les courriels saisis le 3 juillet dans les bureaux et au domicile de l’ancien chef de l’Etat. Le procureur est mentionné comme « Ph C » dans ces documents. Ces rencontres se sont déroulées à des moments-clés de l’affaire
« Le Monde » raconte également comment les juges d’instructions Jean-Michel Gentil, Cécile Ramonatxo et Valérie Noël, en charge de l’enquête sur les abus de faiblesse soupçonnées sur la personne de Liliane Bettencourt, ont décortiqués les objets de ces rendez-vous. Souvent pour alerter sur les avancées des enquêtes.
Auditions en rafales
Le 2 octobre, le juge Jean-Michel Gentil a procédé à une rafale d’auditions de témoins pour vérifier si Nicolas Sarkozy a tenté de peser sur le dossier.
Le juge Courroye, – qui a fait l’objet de poursuites judiciaires – aujourd’hui annulées – et disciplinaires pour avoir fait saisir des « fadettes » [liste d’appels téléphoniques, NDLR] de journalistes du « Monde », et a été muté à Paris comme avocat général contre son gré – a été convoqué à Bordeaux et entendu par Cécile Ramonatxo.
A la brigade financière à Paris, c’était l’audition de proches professionnels de Nicolas Sarkozy, son avocat, Me Thierry Herzog, l’ancien secrétaire général de l’Elysée, Xavier Musca, et deux anciens conseillers de Nicolas Sarkozy pour la justice, Patrick Ouart et Jean-Pierre Picca qui avaient lieu.
Le juge Courroye s’était chargé de l’enquête préliminaire qui avait suivi la révélation, à la mi-2010, des enregistrements que réalisait depuis un an le majordome de la milliardaire dans le salon de sa patronne. L’affaire avait été transférée à Bordeaux le 17 novembre 2010, en raison de l’ambiance délétère qui régnait à Nanterre autour de cette affaire.

A propos kozett

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