Journée mondiale du refus de la misère – Pauvreté: ATD Quart Monde invite à « refuser la misère »

17/10/2012
Le gouvernement actuel devra s’engager à éradiquer la misère, estime mardi le président d’ATD Quart Monde, Pierre-Yves Madignier, à la veille de la Journée mondiale du refus de la misère, prônant notamment une revalorisation des minima sociaux.

Un SDF à Paris, le 18 mai 2012 – AFP/Archives – Lionel Bonaventure
Question: Quel est selon vous l’état des lieux de la pauvreté en France ?
Réponse: Si l’on se base sur les derniers chiffres de l’Insee, le taux de pauvreté a atteint en 2010 son plus haut niveau depuis 1997. Cette hausse n’est pas une surprise car il y a eu la crise. Mais les revenus les plus élevés ont continué d’augmenter – même si la hausse a ralenti-, alors que les revenus les plus faibles ont, eux, poursuivi leur baisse.
Dans cette situation économique difficile, la question des revenus est essentielle. Or, la réalité aujourd’hui, c’est qu’il y a un décrochage des minima sociaux. Les personnes qui vivent avec ces minima ne peuvent plus s’en sortir, elles sont dans une quête épuisante de survie. Si on leur donne un euro de plus, il sera dépensé, c’est pourquoi nous reposons vraiment la question de la revalorisation des minima sociaux: il faut les réévaluer à hauteur de 50% du Smic, puis qu’ils évoluent comme le panier de la ménagère, en fonction de l’inflation.
Q: Qu’attendez-vous de la conférence de la lutte contre la pauvreté et les exclusions les 10 et 11 décembre ?
R: Une nouvelle orientation de la politique. Il faut dire lors de cette conférence qu’on ne veut plus de la misère, qu’on ne laissera personne de côté, même s’il faut du temps pour que les plus pauvres reprennent le chemin de la citoyenneté. Cette orientation doit être donnée très fortement.
Aujourd’hui, il y a une discrimination sur l’origine sociale, les personnes qui en sont victimes sont écrasées et finissent par perdre confiance dans la République. Or cette discrimination n’est pas reconnue. Il faut montrer à l’opinion publique que ces stigmatisations sont insupportables.
L’école est notamment un lieu très important, qui concentre à la fois la souffrance des parents pauvres et tous leurs espoirs. Il faudrait que la mixité sociale puisse être reconnue comme un atout pédagogique, que les parents les plus éloignés de l’école puissent rencontrer les enseignants pour être partie prenante du projet de la réussite de leurs enfants.
Q: Le 17 octobre est la Journée mondiale du refus de la misère, initiée par ATD Quart Monde. Quel en sera cette année le thème ?
R: Nous voulons dire cette année que « la misère est violence » pour mettre en évidence le fait que les plus pauvres subissent en permanence des violences. Si on reconnaît cette violence, et qu’on la refuse, on construit un chemin vers la paix. S’engager à éradiquer la misère est un projet fédérateur. Mercredi, nous organisons une marche, qui partira de (l’hôpital parisien de) la Pitié Salpêtrière, lieu d’enfermement des pauvres au XVIIème siècle, passera par le Palais Bourbon, symbole de l’égalité entre les hommes, pour s’achever au Trocadéro sur le parvis des droits de l’Homme.
Propos recueillis par Isabelle TOURNÉ
TV5MONDE PARIS (AFP) – 17.10.2012 © 2012 AFP

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Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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