Rapport Gallois : « Il faut jeter ce rapport à la poubelle » – J.-L. Mélenchon

France Info – 6 novembre 2012 –  J.-L. Mélenchon interviewé par Julien Moch
Comme la plupart des gens, je vais parler aujourd’hui de quelque chose que je n’ai pas encore lu, car le rapport est paru hier et je met au défi de trouver quelqu’un qui ait eu le temps de travailler à dessus, donc ce que nous en disons, c’est que nous a révélé la presse.   
Je veux signaler ici ce qu’est la comédie politique : pendant des semaines, on discute d’un rapport qui n’est pas paru, puis quand il paraît, 24 heures après le gouvernement a tout de suite pris la mesure du rapport et va trancher !

C’est une comédie, une mise en scène. Pendant des semaines nous avons eu un matraquage sur le thème « le coût du travail est excessif », – le prix du travail qu’on appelle « coût » – répété sur tous les tons et sur toutes les antennes. Et ce matin l’œuf est pondu, et que voyons nous : Ho ! Le coût du travail est excessif ! Ceci est un mensonge et je veux le dire avec la plus grande fermeté. De la part de Louis Gallois, qui a été à la tête des plus grandes et des plus innovantes entreprises du pays, on attendait mieux que cette misérable redite de la propagande du Medef.
Ce n’est pas vrai ! Ce qui coûte cher en France, c’est le coût du capital. On paie en France deux fois plus d’argent pour les dividendes aux actionnaires qu’on en paie pour les cotisations sociales. Est-ce que oui ou non, ce fait est contestable ? Il y a des armées de gens qui décryptent les émissions de radio, alors j’espère que l’on va décrypter ce que je suis en train de dire.
Par conséquent, j’estime que la véritable source de compétitivité pour la France, c’est de se porter dans les domaines où elle peut être bonne, meilleure et excellente. Elle a des atouts et il faut arrêter de pleurnicher et de dénigrer le pays !
Le problème du prix de la compétitivité en France est celui du prix du capital, je le dis et le redis. Ensuite, on annonce que l’on va enlever ce qu’on appelle des charges, qui sont en fait des cotisations pour ce qui concerne les salaires, et en ce qui concerne les impôts, diminuer la contribution au bien commun. Dites-moi voir à la fin, qui va les payer ? Les contribuables ? Ou bien on va réduire un peu plus les dépenses de l’Etat ? Eh bien cette « lumineuse » idée tellement nouvelle, voilà vingt ans qu’elle dure : on prend dans la poche des contribuables.
Car si on diminue l’impôt des entreprises et si l’on diminue les charges sociales, il faudra bien à la fin que cette prise en charge financière se fasse par quelqu’un.  Ou bien on renoncera aux droits qui y correspondent. C’est-à-dire, on éduquera moins les gens, on les soignera moins, et c’est là que la vraie compétitivité de la France s’abaissera. Car la compétitivité c’est une affaire globale. Il faut être en bonne santé, bien éduqué et de haut niveau de qualification pour une production de qualité. Et voilà ce qu’aurait du dire Louis Gallois.
Comment se fait t-il qu’il ne dise pas un mot de la transition énergétique – mis à part les gaz de schiste -. Nous sommes le deuxième territoire maritime du monde… Il faut tout reprendre à zéro. 20% seulement  de l’économie française est tournée vers l’exportation et si nous reculons tant c’est parce que l’on délocalise en masse. Si l’on fait cela, c’est pour se conformer aux règles de l’économie mondiale, le dumping social, payer toujours moins le travail. Est-ce que vous savez que les investissements depuis deux ans ont été deux fois moins importants que les bénéfices distribués aux actionnaires ? Tout cela ne mène nulle part et en effet, il faut jeter ce rapport à la poubelle et passer à une autre vision du développement et du progrès humain en France.
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Rapport Gallois : si Hollande « avait le courage d’appliquer ces mesures, il me trouverait à ses côtés » (Jean-François Copé)
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Alors qu’on ne trouve pas d’argent pour faire reculer la pauvreté ou pour améliorer les protections sociales , les états européens viennent de se concerter pour mettre au total 1300 MILLIARDS d’euros au service des banques : qui va payer l’addition , sinon le Peuple des salariés-contribuables !
La Bourse est devenu un véritable casino , où le capitalisme financier joue des milliers d’emplois chaque jour …en tapant sur un clavier d’ordinateur!!! Monopoly des temps modernes ?
Une autre politique est possible : la nationalisation des banques s’impose. Taxer lourdement la circulation des capitaux spéculatifs et interdire les paradis fiscaux sont incontournables pour lutter contre les profits frauduleux ! Enfin, alors que les critères de Maastricht et du pacte dit « de stabilité » sont piétinés par leurs propres auteurs, il faut revoir radicalement la politique de la Banque européenne (BCE) et construire une autre Europe pour remettre l’argent au service de l’emploi et du développement durable ….c’est à dire au service de l’homme !
(Jean-Charles Vanbervesseles – Debout les Ardennes)

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