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Compétitivité = travailleurs piégés
Voilà résumé en quelques mots sibyllins l’essentiel du débat escamoté sur le fameux « choc de compétitivité » dont aurait besoin l’industrie française.
Source : INSEE, TEE de 1999 à 2011.
On ne s’étonnera pas alors que les efforts en matière d’investissements, de recherche et développement soient insuffisants pour améliorer la compétitivité dite hors prix.
C’est un concept absurde : il transpose un raisonnement à l’échelle d’une entreprise au plan macroéconomique, ce qui n’a aucun sens, parce que la baisse du « coût salarial » signifie baisse des revenus et donc baisse de la demande de consommation et d’investissement. La baisse des coûts d’une entreprise peut améliorer sa compétitivité parce qu’elle n’handicape pas la demande globale, mais la baisse des coûts de toutes les entreprises tue l’économie globale.
C’est un concept piégeant : si la baisse des cotisations sociales est répercutée pour baisser les prix, l’amélioration du pouvoir d’achat est annihilée par la fragilisation de la protection sociale ou bien par la hausse de la fiscalité compensatrice ; si la baisse des cotisations sociales est utilisée par les entreprises pour augmenter leurs marges bénéficiaires, le « choc de compétitivité » est alors un coup pour rien sauf pour les actionnaires, et, en outre, l’effet récessif est garanti puisque la baisse de la demande entraînera l’arrêt de l’investissement.
C’est un concept non coopératif : tous les pays ne peuvent avoir un commerce extérieur excédentaire, et si tous adoptent des politiques de baisse des coûts salariaux, la récession est pour tout le monde à la fois.
– Ralliement à la TVA anti-sociale et abandon d’une véritable réforme fiscale par refus de toucher aux dividendes, dont la forte hausse grève l’investissement et pèse sur les prix (revoir la question blanche ci-dessus).
C’est un concept doublement dépassé : il fait du travail la variable d’ajustement et il suppose que le « choc de compétitivité » va provoquer un « choc de croissance » salutaire. Il postule donc la possibilité de poursuivre indéfiniment une croissance économique aveugle et il remet aux calendes grecques la transition écologique.
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