Belgique – Budget : l’Union des 27, est tragiquement aux mains des conservateurs du PPE ( dominé par A. Merkel) et de J-M Barroso (président d’une Commission qui programme impunément l’austérité pour les peuples)

Le Soir 21/11/2012 David Coppi

Rigueur belge et carence européenne

Devant les journalistes, hier mardi, Elio Di Rupo insistait : avec ce budget, disait-il, le gouvernement « restaure la confiance des citoyens » et « renforce la confiance des marchés et des institutions européennes dans notre pays »… Holà ! N’exagérons rien. Si les marchés nous ont, en effet, à la bonne, il ne faut pas être grand pessimiste pour estimer que le temps de la « confiance » pour les citoyens, lui, attendra.
Au fait, où en est-on ? Où mène le conclave du Lambermont ? Trois choses.
1. La Belgique s’affirme décidément comme un très bon élève en Europe pour la remise en ordre de ses finances publiques. Un an après la longue crise politico-communautaire, elle a retrouvé son crédit sur la scène internationale – tout bénéfice pour la charge de la dette, liée à l’évolution des taux d’intérêts.
2. Le gouvernement fédéral épargne relativement la population : on est bel et bien dans la rigueur, pas (encore) dans l’austérité, qui frappe brutalement ailleurs en Europe. Le curseur est sur le « moindre mal ». C’est la condition du consensus minimum au sein de l’écartelée majorité Papillon – pour rappel : six partis pour deux communautés politiques, ancrée à droite au Nord, à gauche au Sud. Chacun peut se prévaloir d’une part de l’accord, et la législature avancer. Ainsi, cette fois, au détour du budget 2013, le PS se décrit-il en « résistant » contre le pire : suppression de l’index, exacerbation de la flexibilité, atteintes frontales à notre modèle social. Alors que les libéraux, obtenant que l’on exalte l’importance des coûts salariaux dans l’exigence de compétitivité, et que l’on s’inscrive structurellement dans la logique de modération salariale, pourront se targuer d’avoir imprimé leur marque, en protagonistes, idéologiquement, oserait-on dire.
3. On relance (un) peu. Trois cents à 400 millions d’euros. Moins que le plan Marshall. Une goutte d’eau. Mais (tragique vérité…), un montant énorme au regard de ce qui se fait à l’échelle européenne (rien, donc), en principe la seule pertinente pour entreprendre une politique de relance efficace.
Mais voilà, l’Union des 27, réunie à son tour ce jeudi en conclave budgétaire, est tragiquement aux mains des conservateurs du PPE (le Parti populaire européen, dominé par Angela Merkel) et de José-Manuel Barroso (président d’une Commission qui programme impunément l’austérité pour les peuples). Avec eux, c’est le mur de la crise tous les jours plus haut. Allez relancer l’économie belge avec ça !

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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