Reprise de la colonisation : Nétanyahou isolé

Le Monde 05/12/2012

En refusant de plier face à la communauté internationale et en confirmant, hier, son intention d’aller au bout de son plan de colonisation, relancé en réaction au nouveau statut que la Palestine a obtenu à l’ONU jeudi, Benyamin Nétanyahou a déclenché la « pire crise diplomatique que le pays ait connue en 20 ans » .

 La construction, en particulier, dans la zone dite E1, située au nord-est de Jérusalem, seule connexion terrestre entre la capitale disputée et la Cisjordanie, donnera naissance à ce que le géographe Danny Seidemann appelle la « colonie de la fin des temps » (Time).

Construire à cet endroit, poursuit M. Seidemann, ne représente pas un obstacle de plus vers une solution à deux Etats, mais bien « la mort » d’une telle solution (voir l’infographie du Guardian). Alors qu’Israël a été lâché par ses soutiens occidentaux à cause de cette décision, Ynet.news craint qu’à un mois et demi des élections dans le pays (et 20 ans après la poignée de main entre Yitzhak Rabin et Yasser Arafat), le gouvernement Nétanyahou n’ait définitivement fait perdre patience à la communauté internationale.

Celle-ci étant lassée de constater que le PM n’a toujours pas pris de mesures allant dans le sens de la résolution du conflit. Même analyse dans un éditorial du Jerusalem Post, qui revient sur les raisons de la « courte lune de miel » entre Barack Obama et Benyamin Nétanyahou pendant la crise dans la bande de Gaza.

Pour le quotidien Ma’ariv, marqué à droite, « Bibi  » se « sabote » lui-même en persistant à vouloir poursuivre la colonisation. D’autant que Washington, qui aurait dû être remercié pour avoir soutenu Israël au moment du vote du statut de la Palestine à l’ONU, perçoit cette décision comme un coup de poignard dans le dos, note le quotidien.