L’Egypte se déchire sur le projet de Constitution

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Presque deux ans après s’être affranchie, dans la douleur, de la férule autocratique de Hosni Moubarak, l’Egypte est toujours en quête d’un modus vivendi institutionnel.
Le ciment de l’unité qui prévalait aux premières heures de la révolution n’a pas réussi à combler les lignes de fracture béantes qui parcourent la société. Dimanche, les Frères musulmans au pouvoir ont affirmé que le projet de nouvelle Constitution [la précédente date de 1971] âprement défendu par le président islamiste Mohamed Morsi, mais éreinté par les chrétiens et les libéraux, avait été approuvé par 64 % des électeurs à l’occasion de la deuxième phase du référendum (CNN) – victoire contestée par l’opposition, qui a dénoncé des « fraudes ».
Lors de la première phase, le 15 décembre, le texte, renforçant la charia (la loi islamique) et dont certains points relatifs aux libertés fondamentales cristallisent de vives tensions, avait recueilli 56,6 % d’opinions favorables.
 Signe d’une instabilité devenue systémique, le vice-président Mahmoud Mekki a démissionné samedi, arguant que « la nature du travail politique ne convenait pas à (sa) formation de juge »,
 Selon le New York Times, la façon dont la Constitution sera mise en oeuvre portera ou non les germes d’une réconciliation, pour l’heure chimérique. Déjà, les artistes redoutent le poids accru de la censure, note le Guardian. Cette polarisation du climat politique augure d’une forte instabilité et de sombres querelles en vue de la mise en place du futur Parlement,
 Démocratie ou autoritarisme : pour Mohamed Morsi, « l’heure de vérité » a sonné, juge Ahram Online. L’histoire, a montré que l’ancien régime avait chu en raison de son entêtement à faire litière des doléances populaires. Le nouveau maître du pays retiendra-t-il la leçon ?
Le Monde du 24/12/2012

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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