Impôts locaux : la croissance est là !

Le Canard Enchaîné – mercredi 16 janvier 2013 – H.M.

Accablés par les douceurs fiscales frappant les revenus, on les avait presque oubliés. Les impôts locaux se rappellent à notre bon souvenir. En 2012, ils ont augmenté de 4,1%. Taxes d’habitation, foncières et d’enlèvement des ordures ont, ensemble, grimpé trois fois plus vite que le taux d’inflation officielle (1,3%).

Ce sont les chiffres officiels que publie le « Bulletin d’information statistique » du ministère de l’Intérieur daté de décembre. Intéressant rappel : en quinze ans, l’explosion est vertigineuse. Depuis 1997, le montant des impôts locaux réglés par les ménages a plus que doublé ! En euros constants, c’est à dire déduction faite de l’inflation, la facture s’est alourdie de plus de vingt milliards.

En 2012, champions de la goinfrerie fiscale, les départements – qui tirent l’essentiel de leurs revenus de la taxe foncière – ont augmenté leur ponction de 5,7%. Les communes, qui engrangent la taxe d’habitation, ne sont pas en reste. Celles qui se sont regroupées enregistrent une augmentation de 4,4%, contre seulement 2,9% pour celles qui sont restées isolées ! Heureusement que l’intercommunalité, lancée en 1999 par Jean-Pierre Chevènement, devait aider les communes à faire des économies…

Rythme électoral

Explication de cette boulimie, le le député (PS) René Dosière, spécialiste de la fiscalité locale : « Quand les élections approchent, les impôts locaux baissent. Les élus se rattrapent une fois le scrutin passé. » Malheureusement pour les contribuables, 2012 n’a connu aucune élection locale. Et il n’y en aura pas non plus en 2013.

En revanche, 2014 sera l’année du prochain scrutin municipal. Et, justement, une réforme de la taxe d’habitation serait actuellement à l’étude. Elle pourrait alourdir encore la facture. Mais, répondant au « Parisien », qui évoquait cette possible réforme, une « source gouvernementale » a précisé que le sujet ne serait abordé… qu’après les élections.

On se disait aussi…