Au Royaume-Uni, l’Etat-providence mis à mal

A situation économique exceptionnelle, mesures drastiques.

Confronté à une croissance atone et à des déficits en hausse, le Royaume-Uni s’enfonce dans la rigueur. Parmi les mesures d’austérité entrées en vigueur lundi figurent entre autres la limitation à 1 % de la hausse des allocations sociales au cours des trois prochaines années (l’inflation atteint 2,8 %) et l’introduction de la « bedroom tax » censée garantir une gestion plus efficace du logement social, détaille le Guardian.
Aux dires des autorités, cette réforme de l’Etat-providence – la plus profonde depuis soixante ans – vise à promouvoir davantage « d’équité » ; politique qui n’a cependant pas l’heur de plaire à tout le monde, d’aucuns la jugeant discriminatoire envers les ménages les plus pauvres.
Face aux critiques, nombreuses, le chancelier de l’Echiquier, George Osborne, et le secrétaire d’Etat au travail et aux pensions, Iain Duncan Smith, deux piliers du gouvernement de David Cameron, ont assumé les coupes claires dans les dépenses sociales et de santé. Fustigeant leurs détracteurs, qualifiés de « Cassandres » dans les colonnes du Daily Telegraph, ils affirment « rétablir les principes d’origine de l’Etat-providence », qui veut qu’« une vie d’assisté ne doit pas être plus attirante qu’une vie passée à travailler ».
Pour le quotidien conservateur, cela constitue un « pas dans la bonne direction », mais la route est encore longue. D’autant que le projet cristallise l’opposition du Parti travailliste, mais aussi des syndicats et des Eglises, qui craignent une explosion de la misère.
Une attitude battue en brèche par The Spectator, qui estime urgent de débroussailler le maquis foisonnant des aides sociales. Mais, pour Ha-Joon Chang, du Guardian, le véritable impératif est ailleurs : relancer la productivité nationale, seule capable de remettre l’économie sur les bons rails…
Le Monde 02/04/2013

agrande bretagne

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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