A propos des élites délinquantes : Jacques Chirac et le syndrome Teflon, Sarkozy et Bettencourt/Karachi

Délinquances, justice et autres questions de société – 09 04 2013 – Laurent Mucchelli

_Photo_Jacques_Chirac_Rue_89_sPour la sociologie de la déviance interactionniste, le processus de stigmatisation passe par des rituels de dégradation. En poursuivant cette perspective, l’auteur considère que les élites délinquantes bénéficient au contraire de rituels de restauration quand elles sont mises en cause. Ils se manifestent de façon parallèle à la procédure judiciaire pour lui enlever une grande partie de ses effets dépréciatifs. A propos du procès dans lequel J. Chirac a été condamné, trois processus sont montrés : une restauration par la procédure, une autre par la minimisation des faits illicites, une troisième par une négation de l’intention transgressive. Ces rituels produisent une situation originale d’un individu à la fois coupable et innocenté.
Le cas de Jacques Chirac, ancien président de la République, condamné le 15 décembre 2012 à deux ans d’emprisonnement avec sursis, après un marathon judiciaire tortueux, fournit la matière pour réfléchir à la question, peu travaillée, de la résistance à la stigmatisation sociale. Plus largement, cette situation permet de préciser l’une des caractéristiques de la déviance et de la délinquance des élites économiques et politiques, à savoir leur capacité de protection contre la disqualification sociale (Affaires Tibéri, Balkany, etc.) . Elle conduit aussi à s’interroger sur les relations qui existent entre le statut social et la possibilité d’apposition d’un stigmate dépréciatif.
Lire la suite de cet article de Pierre Lascoumes dans Champ pénal
Pour Sarkozy, un troisième tour judiciaire
POUR NICOLAS SARKOZY, LA PERSPECTIVE D'UN 3E TOUR JUDICIAIRENicolas Sarkozy risque d’être convoqué par les juges dans au moins deux dossiers visant de supposées malversations financières qui ont troublé l’exercice de son mandat et où les investigations progressent. Le président sortant, qui a bénéficié durant cinq ans d’une immunité pénale liée à son statut, est redevenu un justiciable ordinaire. Les deux dossiers dans lesquels il pourrait être mis en cause visent un éventuel abus de faiblesse sur l’héritière de L’Oréal Liliane Bettencourt et une supposée corruption en marge de la présidentielle de 1995 – l’affaire « Karachi ».

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Le président sortant peut craindre que ces affaires le rattrapent car, pour la première fois dans l’histoire de la République, un ancien chef d’Etat, Jacques Chirac, a été condamné pénalement le 15 décembre 2011 à deux ans de prison avec sursis pour des faits remontant aux années 1990, quand il était maire de Paris. Cette décision, par laquelle le tribunal de Paris a rappelé « l’obligation de probité qui pèse sur les personnes publiques », a marqué une étape dans la longue histoire des « affaires ».
Lire la suite de cet article de Thierry Lévêque sur le site de l’Agence Reuters

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