Le système linéaire – extraire – fabriquer – consommer – jet – sur lequel repose notre économie actuelle est à bout de souffle. Nous sommes de plus en plus dépendants de matières qui sont par ailleurs de plus en rares. Nos modes de développement et de consommation ne sont pas durables, car ils mobilisent trop de ressources naturelles et impactent fortement sur l’environnement et le climat.
Il est temps d’aller vers un nouveau modèle de développement économique, écologique, […] l’économie circulaire est une des voies à suivre. Ce n’est pas un combat idéologique mais surtout du bons sens.
L’économie circulaire propose en effet de transformer les déchets en matière première réutilisée pour la conception des produits ou pour d’autres utilisations. En d’autres termes, ne plus créer de résidus que les systèmes industriel et naturel ne puissent absorber. La boucle est bouclée. Cela représente bien entendu un gain de compétitivité énorme pour les industries qui ont une maîtrise de leur flux de matières premières.
[…]L’économie circulaire est une réponse aux défis du développement durable mais peut également participer de façon significative à la ré-industrialisation de la France avec à la clef de nombreux emplois non dé-localisables.
(Lire l’intervention intégrale de François Michel Lambert – Président de l’Institut de l’économie circulaire & Député des Bouches du Rhône- sur Institut de l’Economie Circulaire)
Intervention de Coline Serreau, marraine de l’Institut, lors de la réunion de lancement le 6 février à l’Assemblée nationale :
« […] Il est très important que les acteurs du changement, qui est inéluctable, se réunissent ainsi. […]
Nous nous dirigeons vers un mur écologique avec la forme de production actuelle. Nous sommes nombreux à partager ce constat. On ne pourra pas continuer à produire ainsi. Il faudrait 30 planètes et on ne les a pas. Il va donc falloir que l’on change. Ce n’est pas forcément un processus malheureux. Finalement les crises que l’on traverse sont peut-être les germes de quelque chose de formidable. C’est en tout cas souvent à partir des échecs que l’on commence à avancer.
L’économie circulaire est une révolution dans la manière de produire mais aussi une révolution des esprits. Il faut que la pensée de la croissance soit une pensée de l’alter-croissance, d’une autre forme de croissance positive. Je ne suis pas toujours d’accord avec ceux qui parlent de décroissance. Il va falloir toujours croître mais autrement. Il faut donc repenser. Nous avons besoins de philosophes et de penseurs, de gens qui agissent mais nous avons besoin également d’un cadre peut-être idéologique. Il faut se poser les bonnes questions. Que sont réellement nos besoins ? Qu’est ce qui nous rend réellement heureux ?…
Les modèles existent déjà. Durant des siècles le modèle agricole a dominé. Un modèle qui était largement naturel. Le monde industriel aurait beaucoup à apprendre à regarder de près comment ont fonctionné les agricultures anciennes où tout était circulaire.
Une des forces de l’économie circulaire c’est également la possibilité de développer les territoires avec des économies localisées et des emplois non-délocalisables.
Ce qui m’a également beaucoup frappé au sein de l’Institut c’est qu’enfin on dépasse les clivages idéologiques gauche/droite qui n’ont plus tellement court. »